Charles Michel souhaite une reprise du dialogue avec la Russie

Le Premier ministre Charles Michel s'est déclaré lundi partisan d'une reprise du dialogue avec la Russie, en dépit des sanctions mutuelles qui affectent les relations entre l'Union européenne et Moscou depuis l'annexion de la péninsule ukrainienne de Crimée, au printemps 2014.
par
Nicolas
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«L'intégrité (territoriale) de l'Ukraine et les sanctions contre la Russie ne se discutent pas, nous sommes solidaires avec l'Ukraine. Mais l'Europe et la Russie doivent entamer un dialogue sur d'autres thèmes, comme l'énergie, les intérêts économiques et la situation dans le sud de l'Europe», a-t-il affirmé au premier jour des journées diplomatiques qui se déroulent cette semaine à Bruxelles.

Sanctions et embargo

L'UE a pris en 2014 une série de sanctions contre Moscou pour protester contre l'annexion jugée illégale de la Crimée et les atteintes à l'intégrité territoriale de l'Ukraine, puis la destruction du vol MH17 de la compagnie Malaysia Airlines au-dessus de l'est séparatiste de l'Ukraine (298 morts, en majorité néerlandais et six Belges). Ciblant les secteurs de l'énergie, de la défense ou encore des banques russes, ces sanctions ont été une nouvelle fois reconduites la semaine dernière par les chefs d'Etat et de gouvernement des 28.

La Russie a pour sa part répliqué en imposant un embargo sur les produits alimentaires occidentaux qui a été prolongé jusqu'à fin 2018.

M. Michel, qui a prévu de se rendre à Moscou fin janvier, estime que l'UE doit pouvoir parler avec la Russie en dépit des sanctions.

«Les sanctions ne sont pas une fin en soi, mais un moyen de forcer le dialogue», a-t-il dit devant un parterre d'ambassadeurs, de consuls-généraux et de représentants permanents de la Belgique auprès d'institutions internationales, réunis au Palais d'Egmont, tout en parlant de «fermeté» à l'égard de Moscou.

"Je suis partisan d'une autre stratégie"

«Je suis partisan d'une autre stratégie, par laquelle l'Europe engage un dialogue avec la Russie sur d'autres thèmes», a ajouté le chef du gouvernement fédéral, en citant comme exemple la situation en Libye.

L'Occident soupçonne la Russie de tenter d'exercer son influence en Libye par des moyens militaires et des transactions de pétrole ou d'armes. Ce pays est miné par des combats entre factions rivales depuis la chute du régime du colonel Mouammar Kadhafi en 2011. Il est aussi un point de transit pour des migrants - essentiellement africains - à destination de l'Europe, où ils sont parfois détenus dans des conditions épouvantables.

M. Michel a prévu de se rendre fin janvier à Moscou pour y rencontrer le président russe Vladimir Poutine, le Premier ministre Dmitri Medvedev et le président de la Douma (chambre basse du parlement), Viatcheslav Volodine.