Les combats de Johnny Hallyday racontés par son ami Gilles Lhote

Ami et biographe de Johnny Hallyday, Gilles Lhote dévoile un nouveau livre intitulé «Johnny, le guerrier», dans lequel il aborde les nombreux combats qui ont jalonné la vie du chanteur.
par
Marie
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Vous étiez proche de Johnny. Comment avez-vous vécu sa disparition?

«Je l'ai mal vécue. Je l'avais vu en août à Saint-Barthélemy et je l'avais trouvé magnifique. Il vivait comme si le cancer n'existait pas. Quand il est reparti sur Paris, j'ai compris qu'il y avait un truc qui se passait. Et puis, quand c'est arrivé, j'étais vraiment anéanti, comme tout le monde.»

Quand avez-vous commencé à écrire cette nouvelle biographie?

«Après son hospitalisation, quand il a été plongé dans le coma, il en est ressorti aphone et dépressif. Il a tout recommencé à zéro. Il est allé avec sa famille se reconstruire à Saint-Barth. J'ai eu envie d'écrire cette histoire, d'un mec qui s'est battu toute sa vie. Il a traversé des déserts et mené des combats magnifiques. Il n'a jamais baissé les bras.»

Vous dites dans votre livre que l'amour du public a été pour lui la meilleure des thérapies.

«Oui. Le combat qu'il a mené pendant la tournée des Vieilles Canailles, c'était un parcours de gladiateur. Chaque soir était un soir de survie. Tout l'amour et toute l'énergie du public étaient pour lui la meilleure des chimios. Il aurait aimé livrer d'autres combats puisqu'il comptait partir en tournée en 2018 avec son nouvel album...»

Que savez-vous de ce nouvel album?

«Sur dix chansons prévues, il y en a neuf qui ont vu le jour. Il ressemblera un peu à son précédent album, «De l'amour». Il ne parle pas de la mort ou de la maladie. Je crois que Miossec et Yodelice ont écrit des textes. On m'a dit que c'était très beau.»

Vous qui connaissiez bien Johnny, comment était l'homme?

«L'homme était d'une élégance extrême et d'une générosité immense. C'était un vrai chic type. Il a tout sacrifié pour offrir le meilleur à son public. Il n'existait que pour cela. La vraie vie de Johnny Hallyday était sur scène.»

Sa plus grande réussite, n'est-ce pas d'avoir pu s'adapter pour coller à chaque fois à l'air du temps?

«Bien évidemment. C'était un caméléon de génie. Il s'est adapté à la période anglaise, à cette époque terrible des yé-yé, du Madison Twist et du Mashed Potato. Il s'en est servi pour passer à autre chose. Il s'est toujours servi de sa notoriété pour avancer. C'est quelqu'un qui avait la médiocrité en horreur.»

Comment expliquez-vous son immense popularité?

«Simplement parce que c'était quelqu'un d'authentique, qui était proche des gens, et qui pendant 58 ans a accompagné quatre générations de fans. Les centaines de milliers de personnes qui se sont rassemblées sur les Champs Élysées ont résumé la communion qui se passait à chaque fois qu'il montait sur scène.»

Vous comprenez les critiques concernant son choix de reposer à Saint-Barth?

«Pas du tout. Je le voyais tous les étés là-bas. Quand on passait devant ce petit cimetière, il me disait que c'était là qu'il souhaitait finir sa vie. Il disait qu'il y avait la mer pour voir les jolies filles et les surfeurs, la route pour voir les voitures, et le Jojo Burger tenu par son ami. Cette île avait de super vibrations sur lui. Il faut saluer Laeticia qui a eu le courage d'honorer ses derniers vœux.»

Que retiendrez-vous le plus de Johnny?

«Qu'il va nous manquer énormément mais qu'il a été un formidable exemple pour tout le monde, l'exemple d'un homme qui n'a jamais rien lâché et qui disait ‘Exister, c'est insister'»

«Johnny, le guerrier», de Gilles Lhote, éditions Robert Laffont, 309 pages, 21€