Theo Francken veut casser l'annulation du renvoi de l'imam de la grande mosquée

Le secrétaire d'État à l'Asile et à la Migration Theo Francken a décidé d'introduire un recours au Conseil d'État contre l'annulation par le Conseil du Contentieux des Étrangers (CCE) du non-renouvellement du permis de séjour de l'imam de la grande mosquée de Bruxelles.
par
Nicolas
Temps de lecture 3 min.

«Nous sommes sûrs de notre fait. Les salafistes ne sont pas les bienvenus», a indiqué celui-ci.

Le Conseil du Contentieux des Étrangers (CCE) a annulé mardi l'ordre de quitter le territoire d'Abdelhadi Sewif, l'imam de la grande mosquée du Cinquantenaire, avait annoncé mardi l'avocat de celui-ci, Hicham Chibane.

Pour Francken, il y a "menace"

Le CCE a considéré que «lorsque l'autorité prend une décision basée sur l'existence d'une menace pour l'ordre public, elle doit faire apparaître dans la motivation de sa décision (...) en quoi le comportement personnel de l'intéressé constitue concrètement une menace actuelle, réelle, et suffisamment grave affectant un intérêt fondamental de la société. Une telle démonstration ne peut reposer sur de simples supputations ou sur des considérations générales».

Le recours au CCE concernait le non-renouvellement de la carte de séjour de l'imam décidé en mars dernier par le secrétaire d'État à l'Asile et à la Migration Theo Francken. Cette décision se basait sur un rapport de la Sûreté de l'État datant de décembre 2016, dans lequel l'imam est notamment décrit comme «communautariste» et ayant des «positions rétrogrades concernant l'égalité hommes-femmes».

«Nous avons analysé la décision et examiné toutes les options. Nous allons en recours de cassation devant le Conseil d'État», a indiqué le cabinet du secrétaire d'État mercredi.

Pour M. Francken, «une discussion fondamentale d'impose: les prédicateurs salafistes sont-ils les bienvenus sur le territoire européen ou non?».

Des renseignements des services de sécurité

En ce qui concerne l'imam de la grande mosquée, Theo Francken avance trois arguments. «L'homme est un salafiste. Quoiqu'il puisse également prétendre, nous nous sommes basés sur des renseignements des experts des services de sécurité.»

Pour le secrétaire d'Etat, une prolongation du permis de séjour n'était pas non plus possible, sur base des informations reçues par ses services, parce qu'il faut tenir compte de l'atteinte à l'ordre public et de la menace à la sécurité nationale.

M. Francken s'est par ailleurs dit conforté dans sa position par les conclusions de la commission sur les attentats du 22 mars, laquelle a ordonné de mettre un terme à la concession.

«L'arrêt stipule qu'il faut une menace directe actuelle, réelle et suffisante. Mais une menace indirecte peut aboutir à une menace directe. Ils ne vont pas eux-mêmes appuyer sur la gâchette, faire exploser la bombe, mais ils préfèrent manipuler et pervertir les esprits de certains jeunes gens qui vont eux-mêmes passer à l'acte. Nous le constatons en Europe quasi tous les mois», a commenté Theo Francken.