Allemagne : Un chômeur sanctionné pour avoir mendié dans la rue

Un chômeur allemand a été sanctionné après avoir été repéré en train de faire la manche dans la rue. S'il continue, il risque de perdre toutes ses allocations.
par
ThomasW
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Traversant une situation financière particulièrement difficile, Michael Hansen, un chômeur allemand, affirme n'avoir pas eu d'autres choix que de se tourner vers la mendicité. Accompagné de sa chienne Molly, l'homme âgé de 50 ans s'est installé dans une zone commerçante de Dortmund pour faire la manche. Mais faire appel à la générosité des passants dans la rue est-il compatible avec le fait de toucher des allocations de chômage ? L'administration allemande a tranché.

"Une collecte de dons privée"

Tous les deux au chômage, Michael et sa femme touchaient 760 € d'allocations par mois. Le loyer et le chauffage du couple sont également remboursés par l'Etat. Mais alors que Michael mendiait dans la rue, il a été reconnu par un employé du Jobcenter, l'équivalent d'Actiris et du Forem en Allemagne. Quelques jours plus tard, l'homme qui est au chômage depuis 2005 a reçu une lettre lui expliquant que le montant de ses allocations était réduit de 300 €. Jobcenter a justifié cette décision en estimant que l'homme procédait à « une collecte de dons privée ».

Pour calculer cette sanction de 300 €, l'administration a estimé que la mendicité lui permettait de gagner 10 € par jour, 30 jours par mois. De plus, l'organisme exige désormais qu'il tienne un carnet reprenant chaque don qu'il reçoit. L'affaire ne s'arrête pas là. Le journal Le Monde indique également qu'il a été convoqué au bureau du commerce qui déterminera si son « activité » peut être considérée comme du « travail indépendant ».

Entre chômage et mendicité, il faut choisir

De son côté, le chômeur compte bien se défendre. Il a déjà reçu l'aide juridique d'une avocate, rencontrée dans la rue, qui a été révoltée par son histoire. Celle-ci a déjà réussi à obtenir que la sanction passe de 300 à 90 €. Mais l'administration allemande est claire : entre chômage et mendicité, Michael Hansen doit choisir. S'il continue de faire la manche, il risque de perdre toutes ses allocations.