De nouvelles règles pour l'agriculture biologique

Les règles encadrant l'agriculture biologique changeront en 2020. L'objectif est d'encourager la croissance du secteur, tout en maintenant la confiance des consommateurs.
par
Camille
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L'agriculture bio doit devenir plus bio, et plus accessible. Voici, dans les grandes lignes, ce que contient la réforme du secteur discutée au niveau européen. Le texte devrait être définitivement adopté par le Parlement européen au mois de décembre.

 

1. Des règles pour le bio importé. L'essor du bio s'accompagne d'une croissance des importations de produits labélisés. Ces produits devront désormais répondre aux standards fixés par l'Union européenne pour se prévaloir du label, et non plus uniquement à leurs standards nationaux, parfois moins exigeants. Cette situation créait des inégalités entre producteurs, au détriment des Européens.

 

 

2. Des contrôles adaptés. Des contrôles seront réalisés tout au long de la chaîne d'approvisionnement, au moins une fois par an. Les «bons élèves» pourront toutefois demander une dérogation après trois contrôles qui n'auraient rien révélé d'anormal. Ils pourront alors n'être contrôlés qu'une fois tous les deux ans, afin de réduire le travail lié à la certification.

 

3. Un geste pour les petits producteurs. Certains petits producteurs renoncent actuellement à la certification devant le coût qu'elle représente. Les petits exploitants pourront désormais, dans certaines conditions, se regrouper pour faire cette demande. Cela leur permettra de mutualiser les frais.

 

 

4. Des cultures en terre. Le texte qui devrait être adopté en décembre prévoit le renforcement du «lien au sol». Les produits certifiés devront ainsi avoir poussé en pleine terre, excluant de fait les produits cultivés en aquaponie, par exemple. Une exception s'appliquera toutefois pendant certaines périodes de l'année pour les pays nordiques, confrontées à des températures très froides.

 

5. Des mesures contre la contamination. Certaines organisations souhaitaient la mise en place d'un seuil de pesticides très limité. Ce niveau est actuellement déterminé États par État. La piste n'a pourtant pas été retenue. Les eurodéputés s'inquiètent des conséquences pour des agriculteurs certifiés dont la production se verrait contaminée par un voisin pratiquant l'agriculture conventionnelle. La Commission européenne disposera de quatre ans pour se pencher sur la création d'un mécanisme d'indemnisation des agriculteurs lésés. Cela permettra alors l'application de normes plus strictes.

 

Le bio en Europe

L'agriculture biologique occupait 6,2% de la superficie agricole utilisée dans l'Union européenne en 2015. Cela représente 11 millions d'hectares de superficie certifiée ou en cours de conversion, soit une hausse de 21% depuis 2010. En Belgique, les surfaces bios n'occupent que 5,1% des terres cultivées, en dessous de la moyenne européenne. Elles sont toutefois en forte hausse, avec +40% entre 2010 et 2015. Les pays les plus favorables à l'agriculture biologique sont l'Autriche (20,3% des terres cultivées), la Suède (17,1%) et l'Estonie (15,7%). Au total, 271.500 producteurs respectent les principes de l'agriculture biologique, soit 5% que cinq ans plus tôt.