Le MR veut des métros même en cas de grève

Le groupe MR au Parlement bruxellois déposera demain une proposition d'ordonnance afin d'instaurer une continuité de service sur les réseaux de la Stib en cas de grève.
par
Camille
Temps de lecture 3 min.

«Il ne s'agit pas de remettre en cause le droit de grève», prévient d'emblée Vincent De Wolf, le chef du groupe libéral au Parlement bruxellois. «Mais il faut un équilibre entre les droits des travailleurs et le besoin de répondre aux nécessités des usagers. On ne peut pas priver les Bruxellois de toute possibilité de se déplacer un jour de grève. Nous proposons donc d'établir un principe de continuité de service dans le contrat de gestion de la Stib.»

Le MR bruxellois, qui est dans l'opposition, déposera demain cette proposition d'ordonnance. Le texte recommande d'identifier des «axes structurants», où un service, bien que réduit, sera garanti. Pour le groupe MR, ces axes pourraient être les lignes de métro, sept lignes de tram, et une ligne de bus (71). «Cela permettrait de couvrir une bonne partie du territoire de la Région, et notamment les hôpitaux et les écoles», souligne Vincent de Wolf. Avec un service assuré à 50%, une ligne de métro peut transporter environ 8.000 passagers à l'heure.

Les stations de métro prioritaires du plan du MR

Permettre à la Stib de s'organiser

La principale difficulté pour établir une "continuité de service" dans les transports tient à la possibilité pour la Stib de s'organiser en fonction des employés prêts à travailler. «Notre objectif n'est pas de limiter le droit de grève, nous ne demandons pas une réquisition des travailleurs», souligne Vincent de Wolf. «Lors des grèves précédentes, il y avait des gens pour travailler. Toute la difficulté était de prévoir qui serait présent, et quelles lignes seraient opérées en conséquence.»

 

Pour remédier à ce problème, le MR propose de s'inspirer du système français. Les travailleurs doivent prévenir leur direction 48h à l'avance de leur volonté de faire grève. «Ce délai permet d'organiser le trafic sur les axes structurants. De la sorte, on limite les conséquences négatives sur les usagers, et on n'empêche personne de faire grève», note le député régional. Et si tout le monde souhaite faire grève? «Alors il n'y a pas de service», admet-il. «Mais qu'on ne vienne pas me dire qu'on limite le droit de grève!»

Pas dans l'accord de gouvernement

Du côté du gouvernement bruxellois, le cabinet du ministre de la Mobilité, Pascal Smet (s.pa), on se montre surpris de cette sortie. Le porte-parole du ministre rappelle que «cela n'a pas été mis sur la table lors des discussions pour former une majorité régionale. Et ça ne figure donc pas dans l'accord de gouvernement».

La Stib, "bon élève en matière de dialogue social"

Le cdH a soutenu un décret instaurant un service minimum en Région wallonne. «Mais il faut bien voir que la situation est toute autre en Région bruxelloise», souligne Benoît Cerexhe, chef du groupe cdH au Parlement bruxellois. «Il y a très peu de grèves à la Stib, et surtout très peu de grèves sauvages. C'est une entreprise où le dialogue social fonctionne bien.» Il relève qu'en cas de grève, 35 à 40% de l'offre du transporteur bruxellois fonctionne. «Cela ne veut pas dire qu'on ne doit rien changer. Il peut être intéressant que la Stib prenne des dispositions pour assurer une desserte la plus efficace possible en cas de grève.» Pour l'élu humaniste cela doit de toute façon se faire en concertation avec les syndicats.