Paradise Papers : De l'argent public belge investi dans une structure offshore
De l'argent public belge est donc lié à cette société offshore, créée en octobre 1996, révèlent Le Soir, De Tijd et Knack, qui ont rencontré les co-CEO de la SBI, Philippe Hermans et Erna Vandeplas. C'est via Infra Asia Development que la SBI a pu monter à bord, en 1999, d'un projet de construction d'une zone portuaire à Dinh Vu, au Vietnam, projet porté par l'anversoise Rent-a-Port et l'assureur américain AIG, qui a entre-temps quitté le navire (Rent-a-Port rachetant ses parts).
«Dès que Rent-a-Port a eu le contrôle de la structure, ils ont immédiatement déplacé la société vers une juridiction 100% légitime», soutient le co-CEO de la SBI.
En 2014, une nouvelle société a été créée, logée à Hong Kong: Infra Asia Investment, holding dans lequel la société des îles Vierges est logée. La SBI a entre-temps aussi commencé à revendre ses parts du projet, et ne détient que moins de 4% d'Infra Asia aujourd'hui.
"Une erreur"
Embarrassant: Hans D'Hondt (étiqueté CD&V), patron du fisc belge, faisait partie du conseil d'administration de la SBI de mars 2006 à juin 2016. Il affirme cependant que «dans les rapports faits au conseil d'administration, c'est la destination finale qui est toujours mentionnée», soit, dans ce cas, le Vietnam. Autre tête connue: Jean-Claude Fontinoy, qui préside le CA de la SNCB, préside également la SBI depuis 2010.
A noter que dans les bilans annuels déposés par la SBI à la Banque nationale, entre 2006 et 2011, la participation dans Infra Asia est renseignée avec une adresse vietnamienne, et non aux îles Vierges, «une erreur» selon les co-CEO.