L'Eglise catholique mène une campagne de communication inédite en France
Jadis appelé "denier du culte", le "denier de l'Eglise" est "capital" pour rémunérer les 12.000 prêtres en activité et les 11.000 laïcs salariés, ont souligné des responsables de la Conférence devant la presse à Lourdes (sud-ouest), où se tient jusqu'à mercredi l'assemblée d'automne des évêques de France.
Dépendant du denier
Depuis la séparation de l'Eglise et de l'Etat en 1905, fondement de la laïcité chère à la France, les financements publics sont limités à l'entretien des églises et cathédrales construites à une date antérieure. Bien plus que l'Eglise belge, qui est en partie financée par les différents niveaux de pouvoir, l'Eglise française dépend fortement du denier pour rémunérer ses prêtres et ses salariés. Celui-ci représente presque 40% des quelque 700 millions d'euros perçus chaque année, devant les quêtes, les legs, ou les contributions versées lors des baptêmes, mariages ou funérailles.
Si le produit du denier progresse (+1,1% entre 2015 et 2016) grâce à une hausse du don moyen (226 euros l'an dernier contre 217 un an plus tôt), la baisse continue depuis 2008 du nombre de donateurs, tombés à 1,128 million en 2016, interpelle l'épiscopat.
Cause démographique
Pour Mgr Maurice Gardès, archevêque d'Auch, "la cause première" de la raréfaction des donateurs "est démographique". Leur moyenne d'âge est élevée, autour de 65-70 ans, et "le relais des donateurs n'est pas forcément assuré par la génération suivante". A peine plus d'un Français sur deux (53,8% en 2016) se dit aujourd'hui catholique, contre 65% en 2010 et 87% en 1972.
Action nationale
Pour encourager les dons, les évêques ont donc souhaité une action nationale de communication, une première. A partir du 26 décembre, au moment où les contribuables procèdent à leurs derniers dons pour bénéficier d'une déduction fiscale sur l'année en cours, cette campagne multisupports (radio, presse, affichage) proclamera "Vous avez 105 raisons (le nombre de diocèses français, NDLR) de donner à l'Eglise catholique", avant un grand "MERCI".
En arrière plan, le visuel déroule les divers slogans utilisés dans les diocèses, dont un imaginé avant l'élection présidentielle du mois de mai: "Votez Jésus-Christ, le seul qui n'a jamais changé de programme".