Un ministre qualifié de «terroriste» pour son traitement des réfugiés

Le ministre de l'immigration australien, Peter Dutton, a été qualifié de «terroriste» par un député, au vu du traitement inhumain des 600 réfugiés sur l'île de Manus en Papouasie-Nouvelle-Guinée.
par
Camille
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«Si la définition de terrorisme est d'utiliser la violence et de menacer la vie des gens pour des raisons politiques, alors Peter Dutton est un terroriste», a lancé le député fédéral écologiste Adam Brandt, au sujet du ministre australien de l'immigration. Le ministre refuse que les 600 personnes placées dans le camp de réfugiés, désormais fermé, soient accueillies en Australie. «La position du gouvernement est absolument claire, nous avons été capables d'arrêter la venue des bateaux et de stopper les décès en mer», affirme-t-il, défendant l'approche dissuasive du pays.

AFP

L'Australie a pour politique d'intercepter les personnes cherchant à rejoindre illégalement le pays par la mer et de les placer dans des centres délocalisés dans des petites îles du Pacifique. "Si nous autorisons les gens à venir dans notre pays par bateaux, cela signifie que le business des trafiquants d'êtres humains reprendra", justifie M. Dutton.

Les Nations unies demandent à Canberra d'agir

Le centre de détention sur l'île de Manus été jugé inconstitutionnel par la Cour suprême de Papouasie-Nouvelle-Guinée. Elle a ordonné sa fermeture en 2016. Celle-ci est effective depuis mardi mais les 600 personnes qui y résidaient refusent de quitter les bâtiments en dépit de l'absence de vivres et d'électricité.

Les demandeurs d'asile ne veulent pas se rendre dans les centres de transition dans la ville principale de l'île par crainte d'être mal reçus par la population locale. Des soldats ont pour interdiction de laisser quiconque apporter de la nourriture aux réfugiés. Leurs conditions de vie se sont tellement dégradées que les Nations Unies ont appelé Canberra à «cesser l'urgence humanitaire qui se développe». Le pays a également refusé une offre de la Nouvelle-Zélande d'accueillir une partie des réfugiés.