"On la trouvait plutôt jolie": le nouveau best-seller de Michel Bussi

Il n'y a aucun doute là-dessus: les romans de Michel Bussi cartonnent. Avec «On la trouvait plutôt jolie», il talonne Guillaume Musso et place Marc Lévy derrière lui, à la troisième place.
par
Maite
Temps de lecture 4 min.

Vous enchaînez les best-sellers. Vous détrônez Marc Lévy et talonnez Guillaume Musso. Comment peut-on expliquer ce succès?

«Je n'en sais rien en fait. On peut toujours essayer après coup de trouver des hypothèses. Mais on n'en sait rien. Peut-être est-ce parce que je raconte des histoires complètes? Dans le sens où il y a du mystère, de l'amour, du sentiment et des secrets de famille. C'est finalement assez classique. Mais cela permet aux lecteurs qui veulent un roman à suspense de s'y retrouver. Ceux qui, au contraire, cherchent des sentiments aiment mes livres également. Et puis, mes romans ont un pitch assez fort et intriguant. N'oublions pas le bouche-à-oreille. Mes fins sont originales ou à rebondissements.»

La thématique du sacrifice, et plus particulièrement du sacrifice d'une mère pour ses enfants, est fort présente dans ce livre également.

«Mes thématiques touchent souvent les femmes. Je mets en avant des héroïnes. On aime mes personnages féminins car souvent, ce sont des personnages forts et qui se battent. Elles restent positives même s'il leur arrive des choses assez dures. J'espère ne pas être dans le pathos. Je reste dans une forme assez décalée avec beaucoup d'humour. Mes romans sont assez tendres dans leurs regards sur le monde, tout en ayant du suspense. C'est ce qui fait ma marque de fabrique.»

Notre avis

Lorsque l'on se promène ces derniers temps dans les librairies, il n'est pas rare de tomber sur un lecteur avec le nouveau roman de Michel Bussi sous le bras. L'auteur est devenu en quelques années l'une des plus grandes machines françaises de best-sellers. Et, avouons-le, ce n'est pas pour nous déplaire. Surtout lorsque l'on sait que son dernier roman pointe la problématique de l'accueil des migrants dans nos pays. Des pays qui sont loin d'être la terre d'accueil tant attendue… À travers un véritable roman à suspense -car c'est bien là que l'on retrouve l'un des ingrédients magiques qui font le succès de ses livres –, Michel Bussi humanise des femmes et des hommes, qu'ils soient migrants, passeurs, ‘résistants', bénévoles. Il décrit des personnages forts dont le principal est une femme qui se bat et se sacrifie pour ses enfants. Il y a du sentiment, des meurtres, du suspense, des rebondissements. Un roman au climax incroyable que vous dévorerez jusqu'à sa dernière ligne! 4/5 (mh)

«On la trouvait plutôt jolie», de Michel Bussi, éditions Presses de la Cité, 462 pages, 21,90€

 

Vous vous attaquez à une problématique fortement mise en avant dans les médias: l'accueil des migrants.

«Sur les migrants, il n'y a même presque plus besoin de faire une fiction car la réalité est en elle-même déjà forte et brutale. Je n'avais donc pas envie de faire un récit de vie. Je voulais humaniser cette question des migrants avec une fiction qui soit divertissante dans le sens où il y a du suspens, des rebondissements, du décalage par rapport à ce que l'on peut voir dans la réalité. Mon histoire ne s'inscrit pas du tout dans du réalisme pur. La grande difficulté aujourd'hui est de lutter contre une forme d'indifférence.»

Votre héroïne est Peule. Elle traversait le désert avant la fermeture des frontières.

«Je voulais une héroïne qui avait déjà en elle cette idée du voyage. Je souhaitais aussi qu'elle soit positive. Spontanément, lorsqu'on pense aux femmes peules, on les voit jolies, les cheveux tressés. Par contre, je n'ai volontairement pas voulu parler de religion dans mon roman.»

Pour éviter ainsi les amalgames?

«Les amalgames sont tellement vite faits. Surtout sur les réseaux sociaux où l'on peut voir migrants=terrorisme en puissance. Je ne voulais pas du tout rentrer là-dedans. D'autant plus que Leyli vient d'un pays musulman où les femmes portent des vêtements colorés et, surtout, ont un rôle très important dans la société. Il y a donc ici quelque chose qui est aux antipodes de ce que l'on veut bien nous montrer.»