Décès de Brice De Ruyver, l'architecte de la réforme des polices

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Belga
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Le professeur de droit de l'Université de Gant (UGent) Brice De Ruyver est décédé jeudi matin à l'âge de 62 ans, a indiqué l'université dans un communiqué. Il fut l'un des architectes de la réforme des polices survenue au tournant du siècle en Belgique, après l'affaire Dutroux. Brice De Ruyver enseignait notamment le droit pénal à la faculté de droit et de criminologie à Gand. Il a collaboré avec le gouvernement fédéral durant plusieurs années. Il fut notamment conseiller de l'ancien Premier ministre Guy Verhofstadt pour les questions de police et de sécurité.

Le juriste et criminologue émerge dans les années '90, d'abord comme un spécialiste en matière de drogues, de criminalité internationale et de trafic humain. Mais en 1996, il devient l'un des experts de la commission d'enquête parlementaire sur l'affaire Dutroux, laquelle mettra le doigt sur plusieurs dysfonctionnements dans les services de police de l'époque.

S'en suivra une vaste réforme, connue sous le nom d'accord "Octopus" -en référence aux huit partis de la majorité ainsi que de l'opposition signataires-, lequel sera coulé dans la loi du 7 décembre 1998. Celle-ci crée une police intégrée, mais structurée sur deux niveaux.

Le premier, le niveau fédéral, regroupe les anciens services centraux de la gendarmerie ainsi que la police judiciaire près des parquets. Le second, au niveau local, reprend lui les activités des anciennes brigades territoriales de gendarmerie, ainsi que les polices communales.

Lorsque Guy Verhofstadt devient Premier ministre en 1999, il choisit Brice De Ruyver comme conseiller pour les questions de police et de sécurité, une fonction qu'il exercera durant les deux législatures où Guy Verhofstadt dirigea le pays.

En mai de l'an dernier, après les attentats de Bruxelles, M. De Ruyver avait à nouveau été envisagé comme expert auprès de la commission d'enquête parlementaire sur les attentats du 23 mars.

Mais son indépendance fut alors mise en cause, notamment par le PS, vu son rôle d'architecte de la réforme des polices. Face à ces remous, M. De Ruyver avait finalement refusé de participer à la commission.

Source: Belga