Les médias sociaux, "terrains de jeu" des trafiquants d'êtres humains

Les médias sociaux occupent désormais un rôle central dans la problématique de la traite des êtres humains. Utilisés massivement par les malfaiteurs, ils facilitent le trafic.
par
Nicolas
Temps de lecture 2 min.

D'un autre côté, ils offrent aux autorités de nouvelles possibilités pour lutter contre le phénomène, a souligné lundi le centre fédéral Migration (Myria), lors de la présentation de son rapport annuel. Celui-ci plaide pour que l'inspection sociale soit mieux formée en la matière afin de lutter contre l'exploitation économique.

De faux profils pour de fausses offres d'emploi

Les trafiquants d'êtres humains recourent à internet pour recruter des victimes, faire la promotion de leurs activités criminelles, les gérer, ou encore communiquer entre eux de manière sécurisée, ressort-il du rapport.

Pour recruter, les malfaiteurs créent notamment de faux profils Facebook avec lesquels ils diffusent de fausses offres d'emploi. En 2016, l'office européen Europol a ainsi tracé 17.000 passeurs qui utilisaient ce réseau social pour leurs activités de trafic vers l'Union européenne, souligne Myria.

Les trafiquants ont mis en place de véritables publicités sur Facebook. Des routes migratoires clandestines, des faux documents ou encore de faux mariages peuvent ainsi être commandés en quelques clics. Les annonces sont même parfois accompagnées des taux de réussite du service proposé et de photos de promotion. Sur Instagram, des passeurs n'hésitent pas à se présenter comme de réelles agences de voyage.

Les réseaux sociaux comme outils d'enquête

D'un autre côté, les autorités utilisent ces mêmes médias sociaux comme outils d'investigation pour la détection des victimes, l'identification de suspects, des auditions ou encore pour des enquêtes financières.

Des initiatives «positives» existent aussi, constate le centre, comme par exemple une plate-forme où les transporteurs échangent leurs expériences afin de mettre en garde de potentielles victimes.

Myria constate que si le recours à internet est déjà répandu en matière de lutte contre l'exploitation sexuelle et le trafic d'êtres humains, c'est nettement plus rare en ce qui concerne l'exploitation économique. Le centre recommande dès lors de davantage former les magistrats, la police et l'inspection sociale à ces techniques.