Selon une étude, les commérages ne seraient pas un vilain défaut

Des chercheurs canadiens ont dévoilé pourquoi certaines personnes seraient plus attirées par les commérages que d'autres, une habitude qui n'est pas si négative que cela, à en croire leurs conclusions.
par
ThomasW
Temps de lecture 2 min.

Le directeur de ces recherches, Adam Davis de l'université d'Ottawa au Canada, avance que le fait de jaser est en réalité une compétence sociale très évoluée et non pas un défaut. En effet, en échangeant des ragots, les personnes ont la possibilité de montrer leurs attributs attirants les unes aux autres, c'est ce qu'on appelle la compétition intrasexuelle (auprès des personnes de même sexe).

Une compétence sociale très évoluée

Cette étude est la première à fournir des preuves vérifiables d'un lien positif entre compétition intrasexuelle, le nombre de ragots que les personnes partagent et leur perception positive ou négative du fait de partager des commérages.

Pour mener ces recherches, le professeur Davis et son équipe ont recruté 290 étudiants canadiens âgés de 17 à 30 ans qui devaient remplir trois questionnaires.

Le premier questionnaire mesurait la compétition entre participants du même sexe, surtout s'ils percevaient l'autre comme concurrent potentiel envers un partenaire. Les deux autres questionnaires mesuraient la propension de chacun à partager des potins au sujet des autres et s'ils pensaient que le fait de jaser était acceptable.

Les résultats ont montré que les personnes qui avaient le plus l'esprit de compétition envers leurs pairs de même sexe étaient plus susceptibles de parler des autres dans leurs dos et étaient aussi plus enclines à penser que cette attitude était acceptable.

Les femmes plus attirées par les ragots

Les scientifiques ont aussi trouvé que les femmes étaient plus attirées par les ragots que les hommes, qu'elles prenaient plus de plaisir à en partager et que cette attitude avait une teneur plus sociale, leur permettant d'acquérir le plus d'informations possibles sur des concurrentes potentielles.

Il ressort aussi que les femmes ont plus tendance à parler du physique d'autres personnes et de partager des informations à caractère social, sur les relations, alors que les hommes s'intéressent plus aux réussites et exploits des uns et des autres.

"Nos résultats montrent que les potins sont intimement liés à la concurrence sexuelle et pas uniquement le produit d'un stéréotype de genre féminin pouvant être perçu comme péjoratif", déclare le professeur Davis, qui pense que les thérapeutes et le public en général devrait revoir sa perception des cancans. Et de conclure : "C'est un talent social essentiel aux relations interpersonnelles, plutôt qu'un défaut de caractère."