Violences envers les Rohingyas: l'UE suspend ses contacts avec le chef d'état-major birman

par
Belga
Temps de lecture 2 min.

L'UE va suspendre tout contact avec le chef d'état-major birman pour protester contre "l'usage disproportionné de la force" par l'armée contre les Rohingyas et elle "pourrait envisager" des sanctions "si la situation ne s'améliore pas", selon un texte consulté par l'AFP mercredi. Plus d'un demi-million de musulmans rohingyas sont arrivés depuis fin août au Bangladesh pour fuir ce que l'ONU considère comme une épuration ethnique en Birmanie. Après un ralentissement, l'exode a repris en force cette semaine.

Dans un texte qui sera adopté lundi par ses 28 ministres des Affaires étrangères, l'UE rejoint les Nations unies dans leur analyse selon laquelle la répression de l'armée vise à expulser une fois pour toutes les Rohingyas de Birmanie.

"Quand tant de personnes sont déplacées aussi rapidement, ceci indique fortement qu'il s'agit d'une action délibérée pour expulser une minorité", est-il indiqué dans le document.

Appelant "toutes les parties" à "mettre immédiatement fin aux violences", les Européens pointent particulièrement la responsabilité de l'armée birmane.

"A la lumière de l'usage disproportionné de la force par les forces de sécurité" contre les Rohingyas, "l'UE et ses Etats membres suspendront leurs invitations au commandant en chef des forces armées de la Birmanie et à d'autres officiers militaires de haut rang, et réévalueront toute coopération pratique en matière de défense", selon le texte, approuvé mercredi par les ambassadeurs des 28.

Les sanctions européennes actuelles, notamment un embargo sur les livraisons à la Birmanie d'armes et d'équipements pouvant être utilisés à des fins de "répression interne", restent "pertinentes". L'UE "pourrait envisager des mesures supplémentaires si la situation ne s'améliore pas", prévient-elle.

L'UE appelle le gouvernement birman à "donner sans tarder un accès humanitaire total, sécurisé et inconditionnel" à l'Etat Rakhine (ouest de la Birmanie) "pour l'ONU, la Croix Rouge internationale et les ONG internationales".

Les Européens l'exhortent aussi à "établir un processus crédible et pratique pour permettre un retour vers leur lieu d'origine en sécurité, volontaire, digne et durable de tous ceux qui ont fui leurs maisons".

source: Belga