Jarry en tournée en Belgique : Quand tout devient possible

Jarry, atypique ? C'est le moins que l'on puisse dire. Mais l'humoriste est avant tout un homme généreux et rempli d'empathie. Jarry, c'est notre petit coup de cœur du jour. Une rencontre que l'on ne risque pas d'oublier d'aussitôt.
par
Marie
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« Je ne voulais pas faire de l'humour communautaire, je suis totalement contre », nous explique directement Jarry. « Nous devons être solidaires les uns des autres. Il faut arrêter de penser que parce qu'on est black, on doit faire de l'humour pour les black, parce qu'on est rebeu, on doit faire de l'humour pour les rebeus. Ça veut dire que parce que je suis gai, je devrais faire un spectacle pour les homos ? Non mais merci ! » Le ton est donné.

Dans le spectacle de Jarry, il ne sera pas question d'homosexualité. Ce qui important pour l'artiste, c'est que son one-man-show parle à tout le monde. « Quand j'étais petit, j'allais au cirque avec mes parents, et quand on rentrait, on en parlait tous ensemble. Je veux que les parents viennent à mon spectacle avec leurs enfants et qu'ils en discutent après en famille. » Pour cet humoriste, un spectacle est l'occasion de faire du lien social, de rassembler. Et quel thème touche tout le monde ? Le travail !

La recherche d'emploi

Bien que dans son one-man-show, Jarry se moque avant tout de lui -« Dès qu'il y a quelque chose, c'est d'office pour ma poire »-, la thématique abordée est la recherche d'emploi. Pour préparer son spectacle, Jarry a effectué un véritable travail d'investigation. L'humoriste a été testé une multitude de métiers. Durant 48 heures, il est devenu prêtre,  ensuite caissier ou encore mai?tre nageur,… Et les métiers pour lesquels il pensait être le plus à l'aise se sont avérés les plus compliqués.  « Je pensais qu'être caissier, ça allait être génial pour moi qui adore parler. Mais parce que j'aimais parler aux gens, ça n'allait pas. J'avais à ma caisse une file d'un kilomètre. (rires) » Et comme Jarry n'a pas sa langue dans sa poche… « Je commentais les courses de tout le monde. Quand je voyais une petite fille en surpoids arriver avec un pot de chocolat à tartiner dans les mains, je ne pouvais pas m'empêcher d'interpeller la maman. »

Dans d'autres métiers, l'humoriste s'est surpris positivement. « Je pensais qu'être prêtre allait être difficile pour moi. Finalement, c'était incroyable.» A-t-il donné la messe ? « Non je n'ai pas donné la messe. J'étais… comment dire… un peu trop dissipé (rires) ».

Dissipé, il ne l'est pas quand il s'agit d'aider son prochain. Pendant très longtemps, Jarry s'est occupé de jeunes issus notamment des milieux défavorisés. Il a également travaillé au Maroc, en Tunisie, au Mali. Son objectif était de redonner confiance aux gens grâce au théâtre. « La vie est une question d'opportunités, qui se présentent à des moments précis. Si on ne les saisit pas, ce n'est pas sûr qu'elles reviennent. Pour moi, l'échec n'existe pas. Dès que l'on met quelque chose en place, ça nous emmène d'office quelque part. »

La motivation

Le spectacle de Jarry parle tout ça : de volonté, de dépassement, de motivation. « Il ne faut surtout pas renoncer et se décevoir soi-même. » Il arrive souvent qu'à la sortie de son spectacle, il se fasse interpellé par le public. « Des gens me disent qu'ils auraient bien voulu faire ça ou cela. Quand je leur demande pourquoi ils n'essaient pas, ils me disent qu'ils ne s'en sentent pas capables. Cela m'est insupportable. »

Pour Jarry, ce n'est pas le résultat qui compte. « On s'en fout du résultat ! Quand j'étais petit, je voulais être médecin sans frontière. Dès mon plus jeune âge, j'ai commencé à mettre plein de petites choses en place et finalement, cela m'a mené ailleurs. J'ai quand même essayé. Le plus important, c'est le chemin, le parcours. »

Dans son spectacle, comme dans la vie de tous les jours, Jarry est généreux et ultra positif. On ressort d'une rencontre avec lui motivé et plein de ressources. Et ça, ça fait du bien !

Jarry est en tournée en Belgique avec son spectacle « Jarry-Atypique ». Il affiche partout complet sauf à Bruxelles où il reste quelques places le samedi 14 octobre.