C'est la crise au sommet de l'extrême droite allemande

La coprésidente du parti Alternative pour l'Allemagne (AfD), Frauke Petry, a annoncé son départ de la formation d'extrême droite, deux jours après que l'AfD soit devenu la troisième force politique du pays avec près de 13% des suffrages aux élections législatives.
par
Pierre
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Frauke Petry avait été mise à l'écart plus tôt dans l'année lorsque Alexander Gauland et Alice Weidel avaient pris le lead du parti populiste en vue des élections fédérales.

L'AfD connaît depuis plusieurs mois un conflit interne entre l'extrême droite et des fractions plus modérées. Alexander Gauland a affirmé lundi qu'il ne pouvait pas exclure une scission.

Mme Petry a à plusieurs reprises critiqué la rhétorique anti-islam et anti-immigration de l'AfD pendant la campagne, disant que cette position aliénait les électeurs conservateurs et maintenait le parti dans l'opposition.

Elle avait déjà annoncé lundi ne pas vouloir représenter sa formation au parlement. Petry a remporté un siège via un mandat direct de sa circonscription en ex-Allemagne de l'Est. Elle n'a pas encore précisé si elle allait siéger en tant que membre indépendant ou former un nouveau mouvement.

D'autres ont suivi

Trois autres personnalités politiques de l'AfD ont suivi le départ de leur coprésidente, dont son partenaire de vie Markus Pretzell qui est aussi le chef du parti au parlement de Rhénanie du Nord-Westphalie.

L'AfD a remporté 12,6% des voix lors des élections de dimanche, devenant le 3e parti d'Allemagne, un choc pour le pays. Il s'agit du premier mouvement d'extrême droite à faire son entrée au Bundestag depuis 60 ans.

Les résultats ont laissé la chancelière Angela Merkel et l'union chrétienne-démocrate affaiblies et ont compliqué les discussions pour une nouvelle coalition. L'allié en Bavière de la CDU, la CSU, a notamment perdu beaucoup de voix au profit de l'AfD, ce qui a ravivé les désaccords entre CDU et CSU.