Le brame résonne sur les forêts des Ardennes

Chaque automne, le son du brame du cerf envahit les forêts ardennaises. Le phénomène attire de nombreux curieux. Attention toutefois à ne pas perturber ce spectacle de la nature.
par
Camille
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On l'entend surtout le matin au lever du jour, et le soir au crépuscule. «On», c'est le son étrange et caractéristique du brame. Le cri roque et profond revient chaque automne, quand les feuilles des arbres jaunissent et donne aux forêts ardennaises une teinte toute particulière. C'est à cette saison que les cerfs, en rut, se lancent dans la mission de contrôler une harde de biches.

Mais contrôler ses femelles, et par là assurer sa reproduction, ne se fait pas sans effort. Le mâle doit repousser les tentatives de ses concurrents, qui rôdent autour du groupe. Pour éloigner les prétendants, il n'y a pas beaucoup de solutions. Il faut d'abord assurer la présence physique, en s'approchant et en poussant un puissant brame pour impressionner. A défaut, il faudra en passer par un combat tête contre tête, bois contre bois.

Le combat, clé de la résistance de l'espèce

Entendre le brame se mérite, même si une petite marche en forêt lors de la bonne saison est souvent suffisante. Les spécialistes de la vie animalière mettent toutefois en garde. «Mieux vaut s'y rendre en compagnie d'un guide, afin de ne pas risquer de déranger cerfs et biches», souligne une guide du parc animalier de Han-sur-Lesse. Et pour cause. «Le moment de la reproduction est important pour la survie de l'espèce. Il ne faut pas que l'intrusion de visiteurs sépare le mâle et ses femelles. Dans ce cas, les biches pourraient être fécondées par un autre mâle, moins puissant, incapable de s'imposer par ses qualités naturelles. Cela peut sembler anecdotique. Mais c'est ce système de sélection naturelle qui assure la pérennité de l'espèce, puisque seuls les animaux les plus solides engendrent une progéniture.»

 

Au sein du parc animalier, les animaux sont habitués à la présence humaine. Il leur en faut donc plus pour interrompre leur rituel. Les bêtes, peu farouches, se laissent observer à loisir. En pleine nature, le spectacle est beaucoup plus difficile à admirer. L'arrivée de visiteurs aura bien souvent fait fuir les animaux bien avant qu'ils ne soient visibles aux yeux des intrus. «Il faut une grande connaissance de la forêt, savoir où se dirigent les animaux», explique le photographe animalier Michel D'Oultremont. Il voit dans ce moment «l'un des temps fort de la vie dans les forêts ardennaises. » Mais il prévient, fort de son expérience : « il faut des années d'exploration de nos forêts avant de pouvoir saisir ces instants.»

Pratique :

Le parc animalier de Han-sur-Lesse propose des sorties afin d'entendre et admirer le brame du cerf, tous les week-ends jusqu'au 10 octobre.