Angela Merkel remporte les élections fédérales
La CDU/CSU est suivie de loin par les sociaux-démocrates du SPD, son partenaire dans la coalition sortante, qui ne remporte que 20,6% des suffrages, selon les derniers pronostics de la chaîne publique ARD. L'AfD arrive troisième, à 13%. Suivent le parti libéral FDP (10,6%), le parti de gauche radicale Die Linke (9,1%) et les écologistes de Grüne (8,9%).
Très vite, les responsables du SPD ont indiqué qu'ils refusaient d'entrer dans le nouveau gouvernement aux côtés de la chancelière, estimant qu'ils avaient reçu un mandat clair des électeurs pour rester dans l'opposition. Les sociaux-démocrates ont en effet récolté leur pire résultat depuis la Seconde Guerre mondiale.
Pire score
Si elle reste la première formation politique du pays, la CDU de Merkel n'avait néanmoins jamais perdu autant de voix. Il s'agit aussi de son pire score depuis 1949. La chancelière a d'ailleurs admis qu'elle espérait un meilleur résultat, ajoutant qu'elle comptait reconquérir les électeurs de l'AfD.
Si l'actuelle "grande coalition" faite de la CDU/CSU et du SPD n'est pas reconduite, la seule possibilité serait de former une coalition dite "jamaïcaine" composée des conservateurs, du parti libéral FDP et des Verts. Après avoir été éjectés du Bundestag lors des dernières élections en 2013, les libéraux ont plus que doublé leur score d'alors et peuvent à nouveau faire partie de l'équation, même si leur présence au gouvernement n'est pas courue d'avance. Le président du parti, le photogénique Christian Lindner, a tenu à souligner les difficultés d'une coalition noire-jaune-verte - à l'image du drapeau jamaïcain.
Début des négociations
Angela Merkel, quant à elle, continue à envisager la possibilité de reconduire la coalition avec son actuel partenaire, le SPD, comme elle l'a déclaré durant la soirée.
Les négociations en vue de la formation d'une coalition démarrent dès lundi et pourraient prendre plusieurs semaines, les différents partenaires devant s'accorder sur un programme. Tous les partis ont par ailleurs refusé de gouverner avec l'AfD, parti anti-islam, anti-immigration et anti-euro.
"L'alarme est là"
Plusieurs milliers de personnes s'étaient en outre rassemblées dans les rues des grandes villes pour protester contre le succès du parti populiste. En Belgique, les partis politiques ont salué les résultats de leurs homologues. "L'alarme est là", a réagi le ministre des Affaires étrangères Didier Reynders sur l'antenne de la RTBF. "Si l'on ne réforme pas l'Europe rapidement, si on n'apporte pas des réponses concrètes en matière économique, sociale et de migration, on risque de voir encore lors des prochaines élections monter les extrêmes à gauche comme à droite."