Equateur: l'ex-président Correa prêt à rentrer de Belgique pour lancer une Constituante

par
Belga
Temps de lecture 2 min.

Trois mois ne se sont pas écoulés, depuis sa retraite politique en Belgique, que l'ex-président d'Equateur, le charismatique mais polémique Rafael Correa, pense à regagner son pays pour affronter son ancien allié et successeur Lenin Moreno. En marge d'une conférence sur l'éducation à Bogota, Rafael Correa a parlé avec l'AFP, lors d'une interview exclusive au cours de laquelle il a traité de "traître" et de "médiocre" celui qui a été son vice-président de 2007 à 2013. L'ancien chef d'Etat socialiste, qui a été au pouvoir durant dix ans, a également accusé Lenin Moreno de vouloir l'envoyer en prison et a abattu ses cartes pour résoudre la crise qui divise son parti: récupérer le pouvoir via une Assemblée constituante.

Ce même mécanisme avait permis au champion de la "Révolution citoyenne", qu'il a instaurée en Equateur, de faire adopter une nouvelle Constitution en 2008.

Une Constituante pourrait signifier la fin du gouvernement de M. Moreno, entraîner de nouvelles élections et permettre à cet économiste, bénéficiant d'une grande popularité, notamment auprès des plus défavorisés, de tenter de revenir au pouvoir avant 2021, l'échéance du mandat de son successeur.

Parti le 10 juillet pour la Belgique, pays de son épouse, Rafael Correa affirmait vouloir se retirer de la politique et enseigner l'économie. "Je voulais me retirer au moins quelques années et probablement de manière définitive (...) Je pensais me retirer et j'étais si tranquille: nous avons gagné grâce au peuple équatorien la majorité à l'assemblée, nous avons gagné la présidence. Et maintenant, c'est pire que si l'opposition l'avait emporté, avec beaucoup plus de méchanceté, beaucoup plus de mensonge, beaucoup plus d'indécence", dit-il.

"S'ils continuent à mettre à bas ce qui a été obtenu, nous allons promouvoir une Assemblée nationale constituante et, si cette Assemblée nationale constituante est promue, je devrai rentrer comme candidat. Cela va beaucoup me coûter sur le plan familial, mais je sais parfaitement quelle est ma responsabilité face à l'Histoire", prévient-il.

source: Belga