Qualité de l'air : la Belgique peut mieux faire

Plus de 15% des Belges sont exposé à une pollution excessive de l'air qu'ils respirent. Une situation interpellante, qui pousse associations et ONG à agir.
par
Camille
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La journée sans voiture a mis en évidence les bienfaits d'une circulation réduite sur la qualité de l'air. Selon la Cellule interrégionale de l'environnement, les émissions de gaz nuisant à la santé des citadins ont diminué tout au long de la journée sans voiture. La quantité de monoxyde d'azote était ainsi de 3µg/m³ dimanche après-midi, contre entre 13 et 39 µgr/m³ un jour normal.

Cet écart est d'autant plus notable que la Belgique fait partie des pays qui offrent la moins bonne qualité de l'air à ses habitants, selon les chiffres de l'Agence européenne de l'environnement. 15,3% des résidents belges sont exposés à une pollution de l'air excessive. Cela place le pays loin de Chypre ou de la Bulgarie, où la quasi-totalité de la population respire un air pollué. C'est toutefois nettement moins bien qu'au sein des pays voisins. En France, à peine plus de 5% de la population fait face à un tel niveau de pollution, et en Allemagne seulement 0,4%.

Des pressions citoyennes pour la qualité de l'air

Le problème de la qualité de l'air est pointé de longue date par des organisations écologistes. Récemment, Greenpeace a adressé une mise en demeure au ministre wallon de l'Environnement, Carlo Di Antonio (cdH) et son homologue flamande Joke Schauvliege (CD&V). L'ONG leur reproche un manque de d'actions pour lutter contre la pollution de l'air et de n'avoir pas mis en place un système de mesure adéquat pour évaluer la situation.

À Bruxelles, la plate-forme Clean Air BXL et l'association Client Earth ont entrepris une démarche similaire. Le processus est un peu plus avancé, et la Région bruxelloise devra s'expliquer devant la justice dans le courant du mois de novembre. La Région assure toutefois prendre les choses en main, alors qu'un plan a été adopté en 2016 pour réduire la pollution. Il comprend 64 mesures, et doit permettre une réduction de 30% des émissions de gaz à effet de serre d'ici 2025. Les effets de ce plan se font toutefois attendre: des mesures réalisées par Ecolo sur l'Avenue de la couronne en mai dernier faisaient état de niveau moyen de particules fines (autour de 25 µgr/m³), encore bien supérieurs aux limites européennes (20µgr/m³).