Assemblée générale de l'ONU: "Pas besoin de renégocier l'accord" sur le nucléaire iranien

Il n'est pas nécessaire de "renégocier l'accord" sur le nucléaire iranien conclu en 2015 entre Téhéran et les grandes puissances malgré les critiques américaines, a déclaré mercredi à l'ONU la cheffe de la diplomatie européenne Federica Mogherini.
par
Laura
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L'Iran ne croit pas que les USA quitteront cet accord signé par sept parties prenantes, qui se sont réunies à nouveau à New York en marge de l'Assemblée générale des Nations Unies.

Les ministres des pays signataires (Iran, Etats-Unis, Chine, Russie, France, Royaume-Uni, Allemagne), réunis en marge de l'Assemblée générale des Nations unies, "n'ont pas discuté de modifications" à l'accord et sont tous "d'accord pour juger que le texte est jusqu'ici respecté par tous", y compris les Etats-Unis, a-t-elle assuré.

Premier échange "concret"

Il s'agissait de la première rencontre entre les ministres iranien et américain des Affaires étrangères depuis l'arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier. Le secrétaire d'Etat américain Rex Tillerson a déclaré avoir eu un premier échange "concret" avec son homologue iranien Javad Zarif, mais que son pays continuait d'avoir de "gros problèmes" avec l'accord nucléaire iranien, a-t-il ajouté.

D'après M. Tillerson, "depuis que l'accord a été conclu, nous n'avons rien vu de semblable à une région stable et pacifique". Il a suggéré que l'Iran continuait à soutenir le régime syrien, à être impliqué dans des activités en ligne malveillantes et le développement de missiles balistiques, qui menacent la stabilité dans la région.

L'Iran a pour sa part affirmé ne pas croire que les USA vont abandonner le deal, après des signaux en ce sens envoyés par Washington. "Nous ne pensons pas que Donald Trump va quitter l'accord en dépit de sa rhétorique et de sa propagande", a déclaré le président iranien Hassan Rohani dans le cadre de l'Assemblée. Il a aussi exclu l'idée de renégocier le pacte. "Soit l'accord est maintenu en tant que tel, soit il s'effondrera", a-t-il ajouté.

Accord pas suffisant

Le président français Emmanuel Macron a affirmé pour sa part que l'accord nucléaire n'était pas suffisant au vu de "l'évolution régionale" et de "la pression croissante que l'Iran exerce dans la région". "Nous avons besoin de l'accord de 2015. Cet accord est-il suffisant ? Il ne l'est pas, compte tenu de l'évolution régionale et de la pression croissante que l'Iran exerce dans la région", a-t-il déclaré lors d'un point-presse. Le président français a aussi cité "l'activité accrue de l'Iran sur le plan balistique" et souligné la nécessité de "pouvoir rassurer les Etats de la région et les Etats-Unis".

Le ministre des Affaires étrangères allemand, Sigmar Gabriel, s'est dit très inquiet que les USA puissent se détacher de l'accord avec l'Iran. Et ce, alors qu'il n'y a "pas d'indications" que l'Iran ne remplit pas ses obligations. Il a confirmé que les pays présents lors de la réunion, dont les USA, partageaient le constat qu'il n'y avait pas eu de violations par l'Iran de l'accord.