Aung San Suu Kyi "désolée" et prête à organiser le retour des Rohingyas en Birmanie

La dirigeante birmane Aung San Suu Kyi a assuré mardi que la Birmanie était "prête" à organiser le retour des plus de 415.000 Rohingyas réfugiés au Bangladesh voisin, se disant "profondément désolée" pour les civils qui se sont retrouvés "pris au piège" de la crise.
par
Belga
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"Nous sommes prêts à débuter la vérification" des identités des réfugiés rohingyas au Bangladesh, en vue de leur retour, a-t-elle déclaré dans un discours télévisé. Elle a ajouté condamner "les violations des droits de l'Homme" sans citer l'armée, accusée d'incendier des villages et de tirer sur des civils, soulignant ne pas avoir peur du "regard de la communauté internationale".

"Désolés"

"Les forces de sécurité ont reçu des instructions" afin de "prendre toutes les mesures pour éviter les dommages collatéraux et que des civils soient blessés" lors de l'opération antiterroriste, a-t-elle encore dit. "Nous sommes profondément désolés pour les souffrances de tous ceux qui se sont retrouvés pris au piège de ce conflit", a-t-elle ajouté, évoquant les civils ayant fui en masse au Bangladesh, mais aussi les bouddhistes ayant fui leurs villages dans la région.

"Nous ne voulons pas que la Birmanie soit divisée par les croyances religieuses", a-t-elle insisté, alors que l'opinion publique birmane est chauffée à blanc par les critiques internationales sur le sort des Rohingyas.

Plus de 400.000 personnes en fuite

Son discours prononcé depuis l'enceinte du parlement à Naypyidaw, la capitale administrative birmane, et retransmis sur la télévision d'Etat, était très attendu tant par la population que par la communauté internationale. La dirigeante de la Birmanie, ancienne lauréate du Prix Nobel de la Paix, a décidé de ne pas se présenter à New-York à la tribune de l'ONU, dont l'Assemblée se réunit cette semaine.

Plus de 415.000 musulmans rohingyas ont désormais fui la Birmanie pour le Bangladesh voisin, depuis le 25 août, début de la poussée de violences de l'armée envers des Rohingyas dont des rebelles sont suspectés d'avoir mené des attaques contre des bases militaires et postes de police.