Une traversée à la nage du détroit de Gibraltar pour la bonne cause

Deux amies nageuses se sont lancées dans un défi de taille: traverser à la nage le détroit de Gibraltar. Un défi personnel, mais aussi pour une bonne cause.
par
Camille
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Chaque midi, ou presque, Caroline et Laura profitent de leur pause pour aller nager. Les deux sportives s'entraînent dur, avec un objectif en tête: relier à la nage, au mois de juin prochain, les rives européenne et Africaine. «Nous partirons de la plage en Espagne, pour arriver sur une plage marocaine», explique Caroline. Au programme, entre 18 et 22 km de nage. À vol d'oiseau, 14 km séparent les deux continents. Mais les courants vont jouer contre les nageuses, et les décaler de ce qui serait la ligne la plus directe.

À la base de ce défi peu ordinaire, il y a la passion pour la natation des deux sportives. «On nageait en piscine», reprend Laura. «Et progressivement, on s'est intéressées à la nage en eaux libres. C'est une continuité assez logique, ça change des allers-retours en piscine.» Rapidement, les deux nageuses se sont tournées vers des courses, dans les eaux espagnoles, grecques…

Christian, amputé dans l'attaque de son village

Et puis vient l'idée de se lancer dans quelque chose de plus ambitieux. D'autant plus que dans le cadre de son travail, Caroline a rencontré Christian, un congolais employé d'une ONG au Sud-Kivu. Il y a quelques années, il a perdu une jambe dans l'attaque de son village par des hommes armés. Depuis, il se débrouille avec une prothèse bricolée et fixée sur une ceinture. «C'est très loin d'être une véritable prothèse», déplore Caroline. «On s'est renseigné pour lui trouver quelque chose de plus adapté. Entre les frais de fabrication et la rééducation qui va suivre l'installation, il y en a pour 40.000€.» Dans un Congo où certains fonctionnaires ne gagnent que 100 $ par mois, Christian ne les a évidemment pas. «On a donc décidé d'ouvrir une cagnotte en parallèle à notre défi», reprend Caroline. «On espère recevoir des financements de particuliers, mais aussi d'entreprises, car il nous faut beaucoup d'argent.»

Avec cette idée en tête, relier l'Europe à l'Afrique est tout un symbole. Elles y penseront certainement tout l'hiver, en s'entraînant dans les piscines bruxelloises, et lors des entraînements en mer à partir du mois de mars prochain. En attendant, ceux qui veulent les aider dans leur pari pour Christian peuvent se tourner vers la cagnotte Swim4Chris.