Du pain qui ne ressemble plus à rien

En 1985, il existait en Belgique plus de 18.000 boulangeries artisanales. Aujourd'hui, il n'y en n'a plus que 4.000. Et comme la législation belge semble -curieusement- du côté des industriels, la chance de voir revenir le pain d'antan est bien mince. Et si nous dénichions et soutenions nos artisans locaux ?
par
Gaetan
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Le pain que l'on trouve dans les supermarchés et dans les chaînes de boulangeries arrive précuit et est composé de blé industriel choisi pour sa teneur élevée en gluten. Ce pain contient presque systématiquement de nombreux adjuvants comme des émulsifiants, des relaxants, des arômes, des conservateurs, des exhausteurs de goûts, des colorants, etc… Sans oublier les résidus de pesticides et d'engrais chimiques (sauf dans le pain labellisé bio).

De pire en pire

« Ces pains viennent en général de Pologne et son parfois précuits par rayons », précise le président de la fédération francophone des boulangers, Albert Denoncin, qui est assez pessimiste quant à l'avenir au niveau législatif : « Le gouvernement est à la merci des puissants lobbys de l'agroalimentaire industriel et je crains que la législation ne s'assouplisse encore en leur faveur. » Ainsi, nous explique-t-il, on pourrait avoir un pain d'épeautre alors qu'il n'y a que 5% d'épeautre dedans ou encore un abaissement du pourcentage minimum de matière sèche dans le pain, ce qui permettra d'avoir un pain « bourré d'eau ».

Revenir à la paysannerie

Mais l'espoir est permis. Albert Denoncin voit de plus en plus de boulangers désireux de faire de l'artisanal, voire du bio. Comme Françoise Robert et Michel Gilbert, qui ont installé leur boulangerie à Hennuyères. Michel cultive les céréales, en bio, puis ils font leur pain et le vendent sur commande deux jours par semaine. Leur leitmotiv ? La paysannerie. «La paysannerie c'est le retour à des exploitations à taille humaine, qui respectent les sols et qui maîtrisent le plus possible toute la chaîne de production afin de pouvoir être autonome et du coup de gagner un minimum sa vie », nous explique le couple de passionnés. Certains clients viennent de loin, dans une démarche étique mais aussi parce que leur pain, forcément, est délicieux.

Cherche meuniers belges

Comme, fort heureusement, et contrairement au politique, de plus en plus de citoyens ont envie de consommer plus éthique et plus durable, les boulangers qui suivent cette tendance essayent de travailler avec de la farine locale. Mais pour broyer les grains, il faut des moulins! Plusieurs moulins ont été restaurés et remis en service, comme le moulin de Vencimont. Allez les meuniers ! La sieste est finie ! Il y a des places à prendre…