Le "bon" cholestérol ? Peut-être pas si bon que cela

On a longtemps pensé qu'un taux sanguin élevé de "bon" cholestérol (le cholestérol HDL) était bénéfique pour la santé. Toutefois, une récente étude européenne bat en brèche cette idée.
par
ThomasW
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Selon les résultats, un taux de bon cholestérol extrêmement élevé implique également un taux de mortalité supérieur à la normale.

Cette étude, menée par des chercheurs de l'université de Copenhague (Danemark), s'est penchée sur 116.000 sujets suivis dans le cadre de deux études nationales, la Copenhagen City Heart Study et la Copenhagen General Population Study. Les chercheurs ont recoupé leurs résultats avec les taux de mortalité des services danois du recensement.

Les sujets de l'étude ont été suivis pendant une durée moyenne de six ans. L'étude portait sur 10.500 décès environ.

 

Une mortalité supérieure

À partir des taux de mortalité ainsi déduits, et disposant du dossier médical des sujets, l'équipe de chercheurs a pu établir que les hommes dont le taux de cholestérol HDL était extrêmement élevé connaissaient une mortalité supérieure de 106% à ceux qui avaient un taux normal. Chez les femmes dont le cholestérol HDL était extrêmement élevé, on remarquait un taux de mortalité supérieur de 68%.

Toutefois, l'équipe de chercheurs a également décelé un taux de mortalité excessif chez les sujets ayant des taux extrêmement bas de cholestérol HDL. Quant à ceux qui montraient des taux moyens, ils avaient les taux de mortalité les plus faibles.

Les précédentes études, dues à des chercheurs américains, avaient également mis en évidence des corrélations similaires entre taux de cholestérol HDL et mortalité excessive, mais chez des groupes de population spécifiques. L'étude danoise est la première à établir des taux de mortalité excessifs sur des segments plus larges de la population.

 

Changement dans la manière d'appréhender le 'bon' cholestérol

Néanmoins, l'étude ne s'intéressait qu'à la corrélation statistique entre mortalité et taux de cholestérol HDL, et elle n'avance aucune explication quant à la raison pour laquelle les sujets dont les taux de "bon" cholestérol sont soit extrêmement hauts soit extrêmement bas connaissent le taux de mortalité le plus élevé.

Si cette étude est donc de nature à susciter plus de questions qu'elle n'apporte de réponses, l'auteur de l'étude, Børge Nordestgaard, remarque que "ces résultats changent radicalement la manière d'appréhender le 'bon' cholestérol. Le corps médical, auquel j'appartiens, a pris l'habitude de féliciter ses patients lorsque leurs analyses révèlent un fort taux de cholestérol HDL dans le sang. Cette étude nous enseigne que nous ne devons pas continuer à les féliciter."

"Nous ne devons manifestement plus nous concentrer sur le taux de cholestérol HDL comme indicateur majeur de l'état de santé dans nos recherches futures, que ce soit en milieu hospitalier ou chez le généraliste. Il s'agit des plus petites lipoprotéines du sang, et peut-être devrions-nous plutôt nous pencher sur les plus grandes. Par exemple, en nous intéressant aux taux sanguins de triglycérides et de cholestérol LDL - le "mauvais" cholestérol -, qui sont sans doute de meilleurs indicateurs de l'état de santé."

Les résultats de l'étude sont disponibles (en anglais) sur le site du European Heart Journal.