Ils demandent une statue de Missy Elliott à la place d'un monument confédéré

Quelque 30.000 personnes ont signé une pétition demandant de remplacer une statue confédérée par l'effigie de la rappeuse Missy Elliott. 
par
Nicolas
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Missy Elliott est originaire de Portsmouth en Virginie. Pour l'un de ces fans, Nathan Coflin, il serait juste qu'une statue la représentant vienne remplacer la statue d'un confédéré. Il a donc lancé une pétition qui a déjà recueilli plus de 30.000 signatures, il espère atteindre les 35.000. La chanteuse a elle même apposé sa signature.

Nathan est même allé plus loin puisqu'il a déjà lancé une campagne de récolte de fonds pour ce projet en vendant notamment des casquettes marquées d'un cinglant "Make America Supafly Again". Le slogan fait référence à la fois au motto de campagne de Donald Trump ("Make America great Again") et au premier album de Missy Elliott, "Supa Dupa Fly", sorti en 1997.

"Nous pensons qu'il est temps d'enfin remplacer le monument confédéré par une nouvelle statue d'une vraie héroïne native de Portsmouth. Qui de mieux pour incarner la culture et l'état d'esprit de la ville que la rappeuse qui a gagné un Grammy Award, danseuse et productrice Missy Elliott?", peut-on lire sur le site change.org, qui héberge la pétition.

Les symboles que l'Amérique ne veut plus voir

L'affaire intervient dans un contexte particulièrement tendu aux États-Unis. Le débat sur la présence dans l'espace public de statues et monuments à la gloire des Confédérés qui ont soutenu l'esclavagisme.

 

Ce même État de Virginie, et plus particulièrement la ville de Charlottesville, fut le théâtre d'affrontements violents le 12 août dernier entre des suprémacistes (des néo-nazis et des membres du Ku Klux Klan), venus protester contre le retrait d'une statue confédérée, et des militants anti-fascistes. Une voiture avait alors foncé dans la foule des contre-manifestants et tué l'une des participantes.

Depuis le pays est profondément sous le choc d'avoir ainsi vu le racisme ressurgir. Un trauma renforcé par les déclarations trop légères du président Donald Trump. L'occupant de la Maison Blanche n'a toujours pas condamné les motivations des mouvements racistes et a renvoyé les deux camps dos à dos, avec dans un second temps, un discours d'une mauvaise foi confondante.

Les Nations Unies lancent un avertissement

Un comité de l'ONU chargé de lutter contre le racisme a émis un «premier avertissement» formel à propos de la situation aux États-Unis, une mesure utilisée rarement pour signaler l'émergence d'un possible conflit entre communautés.

Le comité a enjoint le gouvernement américain «ainsi que des politiciens de haut niveau et des responsables publics de rejeter et de condamner sans équivoque et sans condition les discours de haine raciste», sans mentionner toutefois le nom du président Trump.

«Nous sommes inquiets devant les manifestations racistes, accompagnés de slogans ouvertement racistes, de chants et de saluts venant de nationalistes blancs, de néo-nazis et du Ku Klux Klan, qui font la promotion de la suprématie blanche et incitent à la discrimination raciale et à la haine», a souligné la chef du comité, Anastasia Crickley.

Au cours de la dernière décennie, un «premier avertissement» a été émis à sept reprises, principalement contre des pays en proie à des conflits ethniques et religieux, comme le Burundi, le Nigeria, l'Irak et la Côte d'Ivoire.