La justice autorise des enchères controversées de cornes de rhinocéros

La justice sud-africaine a donné son feu vert pour la tenue cette semaine d'une vente aux enchères controversée de cornes de rhinocéros, dont le commerce international est interdit.
par
Pierre
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Les autorités sud-africaines tentaient à tout prix de bloquer cette vente en ligne prévue de lundi à jeudi, alors que les rhinocéros sont victimes d'un braconnage à grande échelle.

Pretoria refusait de remettre le permis de vente à l'organisateur sud-africain des enchères. Mais ce dernier, John Hume, plus gros éleveur de rhinocéros au monde, a saisi en urgence vendredi la justice et la Haute Cour de Pretoria lui a donné raison dimanche.

"Nous avons perdu l'affaire. Nous devons remettre le permis de vente. La vente va avoir lieu", a déclaré le porte-parole du ministère de l'Environnement, Moses Rannditsheni.

"Nous sommes contents. Nous espérons que le gouvernement a compris qu'il ne pouvait pas être injuste à notre égard", a commenté Izak du Toit, l'avocat de John Hume.

500 kg de corne

Cinq cents kilos de corne de rhinocéros environ doivent être proposées aux enchères. Ces cornes proviennent des quelque 1.500 animaux que John Hume possède dans sa ferme en Afrique du Sud. Elles ont été découpées sans blesser les pachydermes, qui ont été anesthésiés pour cette procédure d'une quinzaine de minutes.

Ces enchères sont possibles grâce à un changement récent dans la législation sud-africaine. En avril, après une longue bataille judiciaire, John Hume a obtenu la levée du moratoire sur le commerce intérieur de la corne de rhinocéros, en vigueur depuis 2009. Le commerce international reste lui toujours interdit.

La corne de rhinocéros, composée de kératine comme les ongles et qui repousse comme eux, est très prisée en Asie, où les médecins traditionnels lui prêtent des vertus thérapeutiques, non prouvées scientifiquement.

En raison de cette forte demande, un millier de rhinocéros sont tués chaque année en Afrique du Sud, qui abrite 80% de la population mondiale de rhinocéros.

John Hume prétend pouvoir répondre en partie à la demande avec de la corne prélevée, de façon indolore, sur ses animaux. Ses détracteurs affirment qu'il va encore exacerber le braconnage et alimenter le marché noir.