Trump compare le retrait des statues à une «mise en pièces de la culture américaine»

Le président américain Donald Trump a estimé que ses déclarations après les violences de Charlottesville, au cours desquelles une femme a été tuée samedi, avaient été «déformées» par les médias. A propos des retraits de statues célébrant des personnages de la confédération sudiste, il évoque une «mise en pièces» de la culture et l'histoire américaines.
par
Gaetan
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«Le public apprend (encore davantage) combien les médias Fake News sont malhonnêtes. Ils ont totalement déformé ce que j'ai dit sur la haine, le sectarisme, etc. Honte!», a-t-il tweeté au petit matin.

Le président Trump a suscité un profond malaise aux Etats-Unis, y compris dans son camp républicain, en affirmant qu'il y avait des torts «des deux côtés» dans ces violences au cours desquelles un sympathisant des théories sur la suprématie blanche a tué une jeune femme qui manifestait avec des antiracistes, en fonçant dans la foule avec sa voiture.

«Un mensonge tellement dégoûtant»

M. Trump s'en est également pris jeudi au sénateur Lindsey Graham, figure conservatrice qui a pour habitude de ne pas mâcher ses mots envers le président et qui l'a vigoureusement critiqué pour sa prise de position après ces incidents en Virginie.

«Lindsey Graham en quête de publicité a faussement indiqué que j'ai dit qu'il y avait une équivalence morale entre le KKK, les néo-nazis et les suprémacistes blancs et les gens comme (Heather) Heyer», la femme de 32 ans mortellement renversée samedi, a relevé M. Trump. «Un mensonge tellement dégoûtant».

«Il ne peut tout simplement pas oublier son fiasco électoral», a poursuivi le président, semblant faire référence à la candidature de Lindsey Graham aux primaires républicaines pour l'élection présidentielle de 2016.

«Mise en pièces de la culture américaine»

«Triste de voir l'histoire et la culture de notre grand pays mises en pièces par le retrait de nos magnifiques statues et monuments», a tweeté Donald Trump, prenant position dans ce débat sensible qui a refait surface après les violences de Charlottesville où des suprémacistes blancs s'étaient rassemblés pour protester contre le retrait d'une statue d'un général sudiste.

«La beauté qui est retirée de nos villes et de nos parcs nous manquera terriblement et ne pourra jamais être remplacée!», a-t-il ajouté, sans jamais utilisé le mot «confédéré».

Un passé raciste embarrassant

Une large majorité d'Américains voit dans ces monuments en hommage à la confédération d'Etats du sud, qui a déclenché la guerre civile notamment pour défendre l'esclavage, la célébration d'un passé raciste.

D'autres défendent le droit du sud à son histoire et estiment que les enlever revient à effacer un pan de l'histoire américaine. Mais des historiens soulignent que nombre de ces monuments ont été érigés pendant la ségrégation raciale ou en réaction au mouvement des droits civiques des années 1960.

Plusieurs statues ont été retirés ces derniers jours, notamment dans le sud où il n'est pas rare de voir encore flotter des drapeaux confédérés.

Selon un récent rapport du Southern Poverty Law Center (SPLC), spécialisé dans les mouvements extrémistes et les droits civiques, plus de 1.500 symboles confédérés demeurent encore dans l'espace public aux Etats-Unis, la plupart dans le sud. Ce chiffre inclut plus d'une centaine d'écoles publiques.