Fuyez la solitude pour vivre plus longtemps

C'est un fléau que les experts internationaux qualifient d'épidémie mondiale. La solitude, en expansion dans tous les pays du globe, tuerait au moins autant que l'obésité, selon les résultats de deux méta-analyses, présentés à la convention annuelle de l'Association américaine de psychologie, à Washington.
par
Laura
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Pour rendre compte de l'impact de l'isolement social et de la solitude sur le risque de mortalité prématurée, les chercheurs ont présenté une première méta-analyse concernant 148 études et 300.000 participants. Les résultats confirment les vertus sur la longévité d'une vie sociale riche : une plus grande connexion sociale est en effet associée à un risque réduit de 50% de décès prématuré.

La seconde méta-analyse, qui regroupait 70 études portant sur 3,4 millions d'individus, principalement en Amérique du Nord, mais aussi en Europe, en Asie et en Australie, avance les mêmes conclusions mais rapporte des faits nouveaux préoccupants : l'isolement social et la solitude constituent des facteurs de risque au moins aussi importants que certains autres facteurs déjà identifiés, comme l'obésité. "Avec une population vieillissante, l'effet sur la santé publique [de l'isolement social] ne pourra qu'empirer", explique l'auteur principal, Julianne Holt-Lunstad, docteur et professeur de psychologie à l'université Brigham Young.

La solitude affecte le mode de vie

La solitude n'est bonne ni pour le coeur ni pour les artères, comme de précédentes études en témoignent. En 2016, des chercheurs de l'université de York (Royaume-Uni) ont constaté qu'une personne seule avait un risque accru de 29% de souffrir d'une crise cardiaque ou d'une angine de poitrine, et de 32% de faire un accident vasculaire cérébral (AVC). Hypertension artérielle, taux élevé de cholestérol, diabète... Les chercheurs notent que la solitude affecte le mode de vie. Une personne seule aura tendance à moins se dépenser, à fumer davantage, à manger de manière moins équilibrée.

Au-delà du bien-être mental, le fait de s'investir socialement dans des activités, par exemple en choisissant un hobby intéressant ou en passant du bon temps en famille ou entre amis, est l'une des clés d'un bon état de santé.

En France, une personne sur dix est seule

De la même façon qu'on prépare sa retraite financière, il faudrait se préparer à renforcer ses liens sociaux et amicaux une fois que le travail ne joue plus ce rôle, conclut l'étude.

Aux États-Unis, les dernières données de recensement montrent que plus d'un quart de la population vit seule.

En France, cela concerne environ une personne sur dix, selon une enquête du Crédoc pour la Fondation de France, publiée en 2016.