Un maire des Pyrénées prend un arrêté interdisant aux ours de divaguer dans son village

Le maire d'un petit village des Pyrénées a pris un arrêté interdisant à l'ours toute «divagation» sur sa commune, a-t-il indiqué dimanche, justifiant cette mesure «symbolique» par le besoin d'alerter l'opinion sur le «danger» que représente l'animal, selon lui.
par
Laura
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«Considérant que l'introduction de l'ours est dangereuse, inopportune et incompatible avec les activités pastorales et touristiques... Considérant que la commune d'Ustou ne peut tolérer plus longtemps la présence illégale de prédateurs introduits par l'Etat, sans procédure de consultation... Est interdite la divagation des ours sur tout le territoire de la commune», stipule l'arrêté pris vendredi par le maire DVG du village d'Ariège de quelque 300 habitants, Alain Servat.

"Je me protège par rapport à une catastrophe qui peut arriver. Si quelqu'un est attaqué sur ma commune, c'est moi le maire qui suis responsable", a expliqué M. Servat à l'AFP. Du fait de cet arrêté d'interdiction, le maire ne peut plus être tenu pour responsable si un accident de personne survient sur sa commune en raison d'une attaque d'ours.

Action "symbolique"

Mais «le but premier» est autre, a-t-il ajouté: "C'est symbolique peut-être mais je veux faire parler de la problématique de l'ours: je n'ai jamais été consulté quand on a réintroduit l'ours sur ma commune mais, pourtant, l'animal a provoqué la mort de près de 300 brebis en un mois", dénonce le maire, qui est également président de la Fédération pastorale de l'Ariège.

Nouveau "dérochement"

Le village d'Ustou est situé dans le Parc naturel régional des Pyrénées ariégeoises, à une encablure de l'Espagne, dans la même région de Couflens où le 16 juillet, 208 brebis étaient tombées d'une barre rocheuse après une attaque d'ours.

Un nouveau «dérochement», comme on nomme ce genre de chute, est suspecté dans le même secteur, après la disparition de quelque 400 brebis dans la nuit de jeudi à vendredi.

Des recherches devaient se terminer en début de semaine prochaine afin de savoir ce qui est advenu du troupeau. Vingt ans après la réintroduction de l'ours, son nombre est estimé à 39 dans les Pyrénées, selon les derniers chiffres officiels datant de 2016.