Le père de Loup Bureau lance un appel aux autorités turques

Le père de Loup Bureau, le journaliste indépendant français incarcéré en Turquie, espère que les autorités locales vont rapidement se rendre compte de leur méprise.
par
Nicolas
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«Mon fils n'est pas un soutien des Kurdes, et encore moins un terroriste. C'est juste un jeune journaliste», a affirmé Loïc Bureau à la radio France Bleu.

Loup Bureau, qui a notamment collaboré avec la chaîne française TV5 Monde et est encore étudiant en journalisme à l'Ihecs à Bruxelles, a été interpellé la semaine dernière au poste-frontière de Habur entre l'Irak et la Turquie. Il a ensuite été incarcéré par les autorités locales qui le soupçonnent d'activités «terroristes» en lien avec des combattants kurdes de Syrie.

Détenu dans des conditions "correctes"

Le père du journaliste a indiqué avoir eu des nouvelles de son fils jeudi via son avocat maître Pradel et précisé que son homologue turc en charge du dossier avait pu voir Loup en prison. Ce dernier est détenu dans des conditions «correctes» avec une cellule individuelle, un gardien anglophone et aurait «accès à une bibliothèque», a déclaré son père sur France Bleu.

Dans un communiqué transmis jeudi soir à l'AFP, ses avocats, Martin Pradel et Rusen Aytac, ont précisé que Loup Bureau avait été mis en examen par un juge qui l'a considéré comme suspect d'appartenance à «une organisation terroriste armée» et ce, malgré ses dénégations.

Une procédure "sommaire"

«Au cours des interrogatoires auxquels il a été soumis, il lui a été reproché d'avoir effectué un reportage en 2013 sur les conditions de vie des populations civiles au nord de la Syrie (...). Loup Bureau, au cours de sa garde à vue et devant le juge, a confirmé sa présence sur le terrain pour des raisons strictement professionnelles. Il a souligné que les contacts avec des protagonistes sur place sont nécessaires à son travail journalistique, et que les images sur lesquelles il a été invité à s'expliquer datent de l'époque du tournage de ce reportage», disent-ils.

«Le caractère extrêmement sommaire de la procédure mise en place est inquiétant, alors que la Turquie considère trop souvent comme des terroristes les journalistes qui font indépendamment et courageusement leur travail», ont ajouté les avocats du journaliste, soulignant «l'urgence» de sa libération.