Les Belges sont imprudents face à la rage

Dans son bulletin des consommateurs à paraître ce mercredi, l'Agence fédérale pour la Sécurité de la Chaîne Alimentaire (Afsca) tire la sonnette d'alarme. Les Belges sont trop peu prudents à l'égard de la rage, un virus silencieux et mortel tant pour les animaux que pour les hommes.
par
Gaetan
Temps de lecture 3 min.

À l'heure où les vacances battent leur plein, l'Afsca entend prévenir une quelconque réapparition de la rage en Belgique. Certes le pays s'est débarrassé de ce fléau mais quelques cas sont «importés» en raison du manque de connaissances sanitaires sur le phénomène de la part de vacanciers qui ramènent cette maladie mortelle dans leurs bagages.

En raison de la négligence de certains propriétaires qui rechignent à vacciner leurs compagnons ou en raison de l'import illégal d'animaux contaminés ou encore de l'infection d'être humains, le virus «rabique» menace. Raison pour laquelle l'Afsca entend sensibiliser aux dangers de cette maladie encore présente dans 150 pays et qui frappent chaque année mortellement 60.000 personnes dans le monde.

Asymptomatique

Le gardien de la santé publique entend surtout aussi rappeler les prescriptions légales qui s'appliquent à la rage dont les derniers cas sévères observés au plat pays avaient nécessité le traitement d'une centaine de Belges en 2008. «Il est tentant de caresser des chiens, des chats, des chiots, etc., mais les conséquences peuvent être dramatiques. Il faut faire primer le rationnel sur l'émotionnel», somme le porte-parole de l'agence fédéral Jean-Sébastien Walhin.

La rage est une maladie mortelle causée par un virus transmis par la salive des mammifères et principalement des carnivores (chiens, chats, renards, furets, chauve-souris, etc). Une morsure ou un simple léchage suffisent à infecter un nouvel hôte.

«Un seul remède»

La lutte contre la rage est quotidienne pour les équipes de l'Afsca, des douanes et de vétérinaires qui signalent des cas suspects. L'institution insiste: importer un animal illégalement, c'est prendre le risque qu'il soit euthanasié à son arrivée en Belgique si des irrégularités sont constatées. «Lors du contrôle des douanes, il arrive que des animaux soient placés en quarantaine, voire qu'ils soient euthanasiés. Nous passons pour des bourreaux mais nous n'avons pas d'autres choix. Nous ne risquerons pas de mettre en danger des vies humaines.»

En pratique

Si la vaccination contre la rage n'est plus obligatoire sur le sol belge depuis le 1er mars 2016, elle le reste lorsque l'animal voyage (dès l'âge de 12 semaines). Notez que si un animal reçoit sa première vaccination, elle devra être faite trois semaines avant le départ. En plus de cette vaccination, l'animal baroudeur devra posséder un passeport européen et être identifiable via une puce électronique. La rage est un tueur silencieux parce que ses symptômes peuvent être indétectables pendant plusieurs mois. Mais cette maladie «dormante» n'en est pas moins mortelle. Une fois les premiers symptômes visibles (agressivité, comportement anormal fièvre, refus de se nourrir, salivation, etc.), l'animal est condamné à la mort. Alors que ces indices laissent penser à une contamination, seules des analyses post-mortem peuvent identifier formellement le virus. Si un homme est contaminé, un antisérum doit lui être administré le plus rapidement possible à l'homme infecté. «Le vaccin est le seul remède», insiste l'Afsca qui plaide le principe de précaution partout à l'étranger.

Source: Organisation Mondiale de la Santé (OMS)

Gaëtan Gras