Crise au Venezuela: Le président Maduro reprend le tube "Despacito" pour promouvoir son Assemblée constituante

Le président du Venezuela Nicolas Maduro a sorti dimanche une reprise de la chanson "Despacito", tube mondial, pour promouvoir les élections de son Assemblée constituante, vivement critiquée par l'opposition.
par
Belga
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"Nous allons voir si on est à la hauteur", lance tout sourire Maduro lors de son émission hebdomadaire à la télévision officielle VTV, dans laquelle il a présenté le "remix" du succès mondial des Portoricains Luis Fonsi et Daddy Yankee. "Lentement, prends un bulletin plutôt que les armes, et exprime tes idées toujours dans la paix et le calme", chantonne dans sa version le dirigeant socialiste, tout en dansant sur la musique et en battant le rythme des mains.

Le gouvernement vénézuelien mène actuellement une campagne pour promouvoir l'élection de l'Assemblée appelée à revoir la Constitution du pays, organisée le 30 juillet. L'action passe notamment par la diffusion sur la télévision officielle de chansons de propagande. Le numéro deux du parti au pouvoir, le Parti socialiste unifié du Venezuela, Diosdado Cabello, a d'ailleurs également récemment détourné "Despacito", pour critiquer les opposants à Maduro.

L'opposition vénézuélienne a appelé au boycott de l'élection de l'Assemblée constituante, dont les modalités sont accusées de favoriser le camp chaviste.

 

Prison pour l'opposition

Le président vénézuélien Nicolas Maduro a également annoncé dimanche une sévère répression contre les membres de la Cour suprême parallèle créée par l'opposition: ils iront en prison et leurs biens seront placés sous séquestre. "Un par un, l'un après l'autre, ils iront tous en prison et on placera sous séquestre leurs biens, leurs comptes et tout le reste, et personne ne les défendra", a affirmé M. Maduro dans son émission hebdomadaire sur la télévision officielle VTV.

Un des magistrats de la Cour suprême parallèle, Angel Zerpa Aponte, avait d'ailleurs déjà été arrêté samedi par les services de renseignement vénézuéliens, le SEBIN, selon l'opposition. Majoritaire au Parlement depuis les élections législatives de décembre 2015, cele-ci ne reconnaît pas la légitimité de l'actuel Tribunal suprême de justice (TSJ, Cour suprême).

Elle considère que ses 33 membres ont été élus de manière irrégulière en 2015 par l'ancienne majorité chaviste (du nom d'Hugo Chavez, président de 1999 à son décès en 2013, dont Nicolas Maduro est l'héritier) et qu'ils font preuve de partialité en faveur de l'exécutif. L'opposition a donc "élu" vendredi 33 magistrats pour constituer un TSJ parallèle, dernière en date de ses initiatives contre le président Maduro et contre sa volonté de créer une assemblée constituante censée réécrire la Constitution en vigueur.