Les restaurateurs internationaux veulent s'installer en Iran

Pendant des années, les Iraniens ont dû se contenter des "Mash Donalds" ou des "Pizza Hat". Mais depuis peu, des chaînes de restauration occidentales cherchent à s'installer dans le pays.
par
Camille
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Frappée par les sanctions américaines et pénalisée par la bureaucratie, l'économie iranienne espère attirer les investisseurs étrangers après la levée d'une partie des sanctions. Quelques franchises européennes ont décidé que le risque en valait la peine. Elles ont franchi le pas pour s'introduire dans le marché iranien de la restauration.

L'Espagnole Telepizza a ouvert début juillet son premier restaurant à Téhéran. Mais c'est l'homme d'affaires français de 41 ans Amaury de la Serre qui a été le premier européen à acheter les droits d'une chaîne française de sushis et à s'aventurer personnellement dans ce projet. La première branche de la chaîne haut de gamme Sushi Shop a ouvert la semaine dernière dans un quartier chic du nord de Téhéran, après près de deux ans de travail.

En Iran comme ailleurs, 'On n'a rien sans rien'

"Il y a une forte volonté du gouvernement pour attirer les capitaux étrangers et le savoir-faire, mais au niveau administratif quotidien c'est l'enfer", explique l'homme d'affaires. "Tout prend du temps, tout est compliqué. C'est très, très difficile de travailler avec les douanes", dit-il. "Mais on n'a rien sans rien. Tout change à une vitesse incroyable ici. J'aime ce pays et je suis très content d'assister à toute cette évolution."

Mettre en marche le réseau de fournisseurs pour se procurer les ingrédients est compliqué. Le restaurant traite avec 150 fournisseurs, en grande partie locaux, et importe le poisson frais de Norvège trois fois par semaine.

Belga / Y. Jansens

Le gouvernement dit faire des efforts

Le gouvernement affirme qu'il tente d'alléger la bureaucratie. Mais selon un rapport de la Banque mondiale sur les facilités de faire du commerce, le pays a perdu cette année trois places et se situe au 120e rang d'une liste de 190 pays.

L'autre casse-tête vient de l'Europe, où les grandes banques, craignant les mesures punitives des Etats-Unis, gèlent les comptes ou les transferts dès qu'un lien avec l'Iran est mentionné. "C'est fou. Nous sommes allés au ministère français de l'Economie et ils nous ont donné une liste de banques prêtes à travailler avec l'Iran. Mais quand on les a appelées, elles ont toutes dit non et non", affirme M. de la Serre.

L'arrivé de Donald Trump change la donne

Bien qu'Amaury de la Serre reste optimiste sur les perspectives de l'économie iranienne, il y a de nombreux nuages à l'horizon qui le laisse circonspect. En particulier la rhétorique belliqueuse venant de la Maison Blanche. Avec sa rhétorique agressive contre l'Iran, le président américain Donald Trump rend les investisseurs étrangers nerveux.