Venezuela: l'UE appelle à la suspension de la Constituante

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Belga
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La chef de la diplomatie européenne Federica Mogherini a appelé lundi le gouvernement vénézuélien à suspendre la convocation prévue d'une assemblée constituante, qui risque selon elle d'accroître les tensions et les violences dans le pays en crise. Cette Constituante, dont les membres doivent être élus le 30 juillet, vise officiellement à apporter paix et stabilité au pays. Mais l'opposition considère qu'elle servira à contourner l'Assemblée nationale, où elle détient la majorité depuis 2016.

"La violence a déjà coûté de trop nombreuses vies et risque encore de s'accroître avant l'assemblée constituante", a mis en garde Mme Mogherini, lors d'une conférence de presse à Bruxelles, après une réunion avec les ministres des Affaires étrangères des pays de l'UE qui portait sur d'autres sujets.

La Haute représentante de l'UE a fait référence à la consultation populaire organisée sans l'aval des autorités par l'opposition vénézuélienne contre le président Nicolas Maduro, et à laquelle ont participé plus de 7 millions de personnes.

"Une large majorité de la population semble clairement ne pas soutenir l'assemblée constituante", a-t-elle observé. Sa convocation "risque de polariser davantage le pays et d'accroître les confrontations", a argué Mme Mogherini.

"Donc nous pensons qu'il serait utile que le gouvernement cherche des gestes politiques pour faire retomber les tensions, créer de meilleures conditions pour la reprise du travail vers une solution négociée" à la crise politique, a-t-elle ajouté.

"Suspendre le processus de mise en place de l'assemblée constituante constituerait un geste important", a suggéré la diplomate italienne.

Interrogée sur l'éventualité de sanctions européennes contre le Venezuela, Mme Mogherini a répondu que "toutes les options sont sur la table".

Après plus de trois mois de manifestations violentes qui ont fait 96 morts, l'opposition vénézuélienne espère provoquer des élections anticipées avant la fin du mandat en décembre 2018 de M. Maduro, l'héritier d'Hugo Chavez, président de 1999 à 2013.

L'opposition accuse le gouvernement d'être responsable de la crise économique qui étouffe le Venezuela, frappé de plein fouet par la chute des cours du pétrole alors que 95% des devises proviennent de l'or noir. L'inflation est à trois chiffres et aliments et médicaments sont soumis à des pénuries.

source: Belga