Trump et Macron côte à côte au défilé du 14 juillet

Isolé sur la scène internationale mais «ami» de la France, Donald Trump assistait vendredi en invité d'honneur au traditionnel défilé du 14 juillet sur les Champs-Elysées au côté du président Macron qui participera ensuite à Nice aux commémorations de l'attentat qui a fait 86 morts l'an passé.
par
Gaetan
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Le défilé, qui coïncide avec le centenaire de l'entrée des Etats-Unis dans la Première Guerre mondiale, est ouvert par des «Sammies», forces armées américaines présentes en France lors de la Première guerre mondiale, en costume d'époque, avec au total 3.720 militaires à pied, 211 véhicules dont 62 motos, 241 chevaux, 63 avions et 29 hélicoptères.

«C'est une célébration nationale merveilleuse. Nous avons hâte d'y participer. Spectaculaire», s'est enthousiasmé le président américain jeudi après-midi au cours de sa conférence de presse conjointe avec M. Macron au palais présidentiel de l'Elysée.

«Nos deux nations sont unies, ensemble, pour toujours, par l'esprit de la révolution et la lutte pour la liberté», a-t-il ajouté.

Une double "anniversaire"

M. Macron prononcera «une courte allocution» à l'issue du défilé pour «rappeler le sens de la fête nationale, qui a désormais pour particularité d'être aussi le jour anniversaire d'un attentat qui a endeuillé la France», a fait savoir son entourage.

Ce défilé intervient dans un climat de tension entre le chef de l'État et les militaires qui ont exprimé leur désarroi face aux coupes budgétaires qui vont les toucher.

Signe du malaise, la ministre des Armées Florence Parly a précisé vendredi matin que le chef d'état-major des armées, le général Pierre de Villiers, assisterait bien au défilé aux côtés d'Emmanuel Macron.

Rififi avec les finances

Le général qui s'était insurgé devant des députés contre une réduction des moyens des armées en 2017 s'est fait recadrer jeudi par le président.

M. Macron a considéré qu'il n'était «pas digne d'étaler certains débats sur la place publique» et rappelé les militaires à leur «sens du devoir et de la réserve». Le matin même, le général avait estimé lors d'une audition à huis clos devant une commission parlementaire que financièrement, l'armée avait déjà «tout donné» et qu'il n'allait pas «se faire baiser» par le ministère des Finances.

Le défilé des Champs-Elysées doit s'achever aux alentours de 12h30.

Nice, un an après

Une fois le président américain reparti, M. Macron se rendra à Nice pour y retrouver les familles endeuillées par l'attentat de l'an passé, ainsi que les personnels de sécurité et de secours. Un défilé militaire précédera la cérémonie solennelle, retransmise sur grands écrans.

Quatre-vingt-six bougies ont été allumées le matin, avant l'arrivée du chef de l'État, en souvenir des personnes tuées dans l'attentat au camion bélier sur la célèbre Promenade des Anglais.

Un concert ouvert au public est prévu le soir, avant un lâcher de ballons. Aucun feu d'artifice n'est prévu dans le département des Alpes-Maritimes, en signe de deuil.

Neuf suspects toujours écroués

Le soir du 14 juillet 2016, environ 30.000 personnes avaient afflué sur le front de mer pour assister au feu d'artifice traditionnel de la Fête nationale, souvent en famille.

Peu après 22h30, un camion de 19 tonnes s'engageait sur le boulevard emblématique, fonçait sur la marée humaine, fauchait tout sur son passage, zigzaguant entre trottoir et chaussée pour faire un maximum de victimes. En moins de trois minutes, le poids-lourd conduit par un Tunisien de 31 ans fait 86 morts, dont 15 enfants, et plus de 450 blessés.

L'attaque a été revendiquée par l'organisation djihadiste État islamique (EI), sans que l'enquête judiciaire ne confirme une connexion directe avec le meurtrier, Mohamed Lahouaiej Bouhlel, abattu au terme de sa course folle. Neuf suspects sont toujours écroués, suspectés à des degrés divers de l'avoir aidé à se procurer des armes.