Brexit: Londres s'attaque à l'abrogation des traités européens

Le gouvernement conservateur britannique présente jeudi son projet de loi visant à abroger "l'European Communities Act" de 1972, loi qui avait incorporé les traités communautaires européens dans le droit national britannique, une "étape majeure" dans le processus de sortie de l'UE.
par
Belga
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Ce texte, connu sous le nom de Projet de loi d'abrogation (Repeal Bill), vise également à transposer, quand c'est nécessaire, les lois européennes dans le droit britannique, une tâche titanesque étant donné les milliers de dispositions différentes existantes. Concrètement, il est destiné à permettre au Royaume-Uni de continuer à fonctionner normalement lorsqu'il aura effectivement quitté l'UE, soit en mars 2019 théoriquement.

Débats acharnés

Le Projet de loi d'abrogation constitue "l'un des plus importants textes législatifs" de l'histoire du Parlement britannique, a estimé le ministre en charge du Brexit, David Davis. Anticipant les difficultés, ce dernier a appelé les parlementaires à travailler "ensemble, dans l'intérêt national".

Mais il est attendu que le texte fasse l'objet de débats acharnés. Et "il est très probable" que le labour cherche à l'amender, a d'ores et déjà prévenu Keir Starmer, responsable des questions liées au Brexit au sein de l'opposition travailliste.

Affaiblir Theresa May

Jeudi, le chef du parti travailliste Jeremy Corbyn a par ailleurs prévu de s'entretenir à Bruxelles avec le négociateur en chef de l'UE sur le Brexit, le Français Michel Barnier, accompagné de Keir Starmer. Cette rencontre, au cours de laquelle les travaillistes présenteront leur vision de la sortie de l'UE, soit un Brexit "social" et attentif aux droits des travailleurs, risque d'affaiblir encore davantage l'autorité de la Première ministre Theresa May.

Qualifiant son parti de "gouvernement en puissance", Jeremy Corbyn a assuré avant la rencontre que le Labour était "prêt à prendre la responsabilité des négociations" sur la sortie du giron européen. Michel Barnier, dans un souci de lever toute équivoque quant à la portée de la rencontre demandée par Corbyn, a précisé qu'il ne négocierait, "naturellement", "qu'avec le gouvernement britannique".