Infrabel à Dour pour inciter à ne pas traverser les voies

Le trespassing reste un problème pour le réseau ferroviaire. Au cours du premier semestre 2017, la tendance est encore à la hausse, avec déjà trois décès et plus de 62.000 minutes de retard.
par
Camille
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Le trespasseur type est un homme, âgé de 20 à 49 ans. Et une fois sur deux, avant de traverser ou longer une voie ferrée, il a bu. Autant dire que «les festivals sont une bonne occasion de toucher les personnes susceptibles de se mettre en danger sur les voies», comme le souligne Luc Lallemand, CEO d'Infrabel. Depuis plusieurs années, le gestionnaire du réseau ferroviaire communique régulièrement afin de mettre un terme à ce phénomène.

Infrabel travaille à la sensibilisation

Le phénomène est pourtant toujours plus préoccupant. Le nombre de cas a augmenté de 30% entre 2012 et 2016. Et le premier semestre de l'année 2017 a enregistré 447 cas. Soit presque autant que pour la seule année 2012. «Cela nous conforte dans l'idée qu'on doit continuer à informer la population du danger de traverser les voies», reprend Luc Lallemand. «C'est un problème de société, comme l'a été le vol de cuivre à une époque. Grace à une vive mobilisation de toutes les instances concernées, nous sommes parvenus à réduire son impact de 70.000 minutes de retard par an à moins de 10.000. Nous allons faire de même avec le trespassing.»

Ph. D.R.

Tout au long de l'année, Infrabel sensibilise les enfants à ce danger, via des interventions dans les écoles. Le gestionnaire du réseau ferroviaire est aujourd'hui présent à Dour, où il accueille les festivaliers. «Il est essentiel d'expliquer à quel point traverser les voies est dangereux», souligne Barbara Saudoyer, responsable de la sensibilisation. «Tout le drame, c'est que la plupart des personnes décédées étaient conscientes du risque», remarque-t-elle. Comme ces deux accompagnateurs scouts, récemment décédés happés par un train… après avoir pris la précaution de faire traverser les enfants sous leur responsabilité via un passage sécurisé.

Envie de gagner "quelques minutes"

«Les personnes qui traversent les voies ne sont pas des inconscients», renchérit Arnaud Reymann, porte-parole d'Infrabel. De fait, les enquêtes montrent qu'il s'agit souvent de personnes voulant gagner quelques minutes. «Tout le monde n'est pas conscient de la vitesse à laquelle arrive un train, et de la manière dont on peut être happés par l'aspiration en marchant le long des voies.»

A Dour, ce sont des magiciens qui l'ont rappelé aux festivaliers. «Ils arrivent à capter l'attention des festivaliers au moment où ils sortent de la gare. Ensuite, il faut profiter des quelques minutes d'attention qu'on a obtenues pour leur faire passer le message», explique Barbara Saudoyer. Un message d'autant plus important, qu'au retour du festival beaucoup seront épuisés et pressés de rentrer chez eux après plusieurs jours de fête. «Alcool, fatigue, envie de gagner du temps… C'est typiquement dans ce genre de moment que certains cèdent au trespassing», met-elle en garde.