Les Etats-Unis veulent sanctionner la RDC pour le retard des élections
Un accord conclu en fin d'année dernière, dit "de la Saint-Sylvestre" et soutenu par le Conseil de sécurité, autorise le président Joseph Kabila à rester au pouvoir au-delà de son mandat - qui a pris fin le 19 décembre 2016 - jusqu'à la tenue d'élections d'ici fin 2017.
Mais l'inquiétude grandit sur un possible effondrement de cet accord après les propos du président de la commission électorale nationale indépendante (Céni), Corneille Nangaa, qui a déclaré la semaine dernière que le vote n'aurait probablement pas lieu cette année.
Transition démocratique
"Les retards sur les élections ne peuvent pas continuer", a déclaré l'ambassadrice américaine adjointe, Michele Sison, lors d'une réunion du Conseil sur la crise en RDC. "La communauté internationale doit prendre les devants et intensifier la pression non seulement sur le président Kabila et son gouvernement, mais aussi sur la commission électorale nationale indépendante", a-t-elle déclaré.
La diplomate américaine a exigé que cette commission publie "immédiatement" un calendrier électoral et spécifie précisément une date pour l'élection présidentielle censée mettre en place la première transition démocratique du pouvoir en RDC.
Sanctions
Les Etats-Unis et l'Union européenne ont imposé des sanctions contre plusieurs responsables proches du président Kabila pour les retards dans l'organisation des élections et les violations des droits de l'homme, en particulier dans la région du Kasaï. "Nous sommes prêts à prendre des mesures supplémentaires pour sanctionner ceux qui tentent d'entraver la première transition démocratique en RDC", a martelé Mme Sison. "Le Conseil de sécurité devrait également envisager des sanctions ciblées pour réduire la violence en RDC et aider à faire pression sur toutes les parties pour qu'elles jouent un rôle plus constructif dans l'avancée du pays", a-t-elle ajouté.
La France et le Royaume-Uni ont également demandé l'annonce d'une date pour l'élection présidentielle et souligné qu'il n'y avait pas d'alternative à l'accord du 31 décembre 2016 pour mettre fin à la crise politique.
Informations inquiétantes
Le chef des opérations onusiennes de maintien de la paix, Jean-Pierre Lacroix, a dénoncé devant le Conseil l'aggravation de la violence et cité "des informations inquiétantes concernant des exécutions sommaires et des viols, y compris de civils par les forces de sécurité" et l'existence "de dizaines de fosses communes" dans la province de Kasaï.