Tentative de coup d'Etat en Turquie - Le directeur d'Amnesty enfermé dans une cage pour la libération de ses collègues turcs

par
Belga
Temps de lecture 2 min.

Le directeur d'Amnesty Belgique francophone a été symboliquement enfermé lundi matin dans une cage devant l'ambassade de Turquie à Bruxelles pour demander la libération immédiate d'Idil Eser et Taner Kiliç, respectivement directrice et président de la section turque d'Amnesty International. Idil Eser, ainsi que sept autres défenseurs des droits humaines et deux formateurs, a été arrêtée début juillet alors qu'elle participait à un séminaire dans le sud d'Istanbul. Taner Kiliç a, pour sa part, été arrêté le 6 juin avec 22 autres avocats à Izmir. Ces privations de liberté sont qualifiées d'"historiques" par Amnesty. "C'est la première fois dans l'histoire d'Amnesty qu'une de ses directrices et un de ses présidents se retrouvent derrière les barreaux", a indiqué Jenny Vanderlinden, coordinatrice Turquie de la section belge francophone d'Amnesty International. "Ces arrestations sont tout à fait absurdes", a-t-elle ajouté, dénonçant l'"abus de pouvoir" exercé par le président turc Recep Tayyip Erdogan. "Ca montre qu'il n'y a plus aucun espace pour les droits humains en Turquie. Après avoir 'nettoyé' la fonction publique, les médias, les ONG, il est clair que toute voix dissidente est réduite au silence dans le pays."

Idil Eser et Taner Kiliç, ainsi que les autres militants arrêtés, sont suspectés d'appartenance à une "organisation terroriste armée". "Les soupçons dont ils font l'objet témoignent de la difficulté pour les militants des droits humains de mener leur mission pacifiquement dans le pays", a déclaré Philippe Hensmans, le directeur de la section belge francophone d'Amnesty International. "Si, par ces arrestations, Erdogan a voulu nous réduire au silence, il s'est trompé sur toute la ligne", affirme toutefois Mme Vanderlinden. "Amnesty continuera à mener des actions de manière très offensive pour la libération du président et de toutes les victimes de répression."

Une pétition demandant la libération de Taner Kiliç, d'Idil Eser et des autres personnes arrêtées est disponible à l'adresse suivante: amnesty.be/FreeTurkey

Cela fera un an, le 15 juillet 2017, soit depuis le coup d'Etat manqué dans le pays, que le gouvernement turc mène une intense campagne de répression à l'encontre des fonctionnaires, de la société civile et des médias. Plus de 100.000 fonctionnaires ont ainsi été limogés et nombre d'entre eux sont emprisonnés. Par ailleurs, plusieurs centaines d'ONG et de médias ont été fermés et plus de 100 journalistes incarcérés.

Source: Belga