Au "Fight club" chinois, on échange des coups et du cash

Tous les vendredis soirs, de féroces combattants en sueur échangent coups et regards impitoyables dans la semi-pénombre du "Monster Club", une salle de combat du sud-ouest de la Chine remplie de spectateurs exaltés.
par
ThomasW
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Cet établissement de Chengdu a été créé par un Chinois de retour de Chicago, inspiré par "Fight club", un film américain de 1999 avec Brad Pitt et Edward Norton décrivant les activités d'une salle de combat clandestine.

70 € par combat

Ce trentenaire, qui se fait appeler Huoche, a fondé l'endroit en novembre 2015. Depuis, plus de 4.000 combattants de 28 pays s'y sont affrontés. Ils empochent quelque 70 euros par combat.

Les participants s'inscrivent sur internet et Huoche compose ensuite les duels, en fonction de leur niveau, de leur poids et de leur expérience.  Vêtus de shorts en soie et de mitaines de combat, ils s'empoignent sur un ring de 16 mètres carrés devant quelque 120 spectateurs. Quatre à cinq confrontations sont organisées les soirs de combats. "On bénéficie d'une certaine reconnaissance car nous respectons les combattants ici", explique Huoche.

AFP PHOTO / Fred DUFOUR

Débat autour du MMA en Chine

Les arts martiaux mixtes (MMA) ont provoqué un vif débat en Chine récemment après la publication sur internet d'une vidéo montrant un combattant de MMA terrassant en quelques secondes un maître de taï-chi et le rouant de coups.

Huoche souhaite faire de son "Monster Club" un des hauts lieux de la ville de Chengdu, capitale de la province du Sichuan. Mais lui et ses associés doivent faire face à quelques difficultés. "Les 20.000 yuans (2.600 euros) de loyer sont une inquiétude", dit-il. Autre problème: le flou législatif autour de ce genre d'établissement en Chine. Mais Huoche, qui a reçu des visites de la police, a finalement obtenu les permis nécessaires.

Les combattants doivent désormais porter des protections et le club doit leur payer des assurances. "Quand on a commencé, la police pensait qu'on faisait partie d'un gang", sourit-il. "Aujourd'hui, même si elle ne nous soutient pas complètement, elle nous tolère."