Metro Travel Stories: Rencontre avec une famille sans frontières

Nous sommes Camila et Seba. Il y a quelques mois, nous avons décidé de partir à l'aventure. Un voyage incroyable que nous voulons partager avec toi chaque semaine! Que l'aventure continue…
par
Marketing
Temps de lecture 4 min.

«Profitez-en, les jeunes! Quand vous aurez une famille, vous ne pourrez plus voyager». Tel était l'avis de nos proches avant notre départ pour l'Amérique latine. Pourtant, dans la ville de Santa Cruz, en Bolivie où nous sommes arrivés il y a quelques jours, nous avons rencontré une famille française qui vit une aventure prouvant que voyager avec des enfants est réaliste et même vivement conseillé.

Anne-Laure et Jean-Baptiste ont trois enfants: Esteban (7 ans), Justine (10 ans) et Jade (14 ans). Nous les croisons tous les cinq autour d'une table de billard dans notre auberge de jeunesse. Esteban bat, sans trop de difficultés, Seba au jeu de billes. La défaite n'est pourtant pas un déshonneur: le benjamin de la famille s'avère un expert du billard, son jeu de prédilection depuis le début d'un voyage qu'il effectue à travers le monde depuis six mois avec ses parents et ses deux sœurs.

Voici quelques impressions de voyage que nos nouveaux amis «tourdumondistes» ont partagé avec nous. On espère qu'elles serviront d'inspiration à tous ceux qui hésitent de prendre la route avec leurs enfants!

Les préparations: un travail d'équipe

Quand Jean-Baptiste et Anne-Laure annoncent à leurs enfants l'idée d'effectuer un tour du monde ‘pour prendre un peu d'air', Esteban ne sait pas de quoi on lui parle. Jade quant à elle craint de perdre le contact avec ses amis alors que Justine semble être la seule à s'enflammer à l'idée d'un voyage lointain. Pendant les neuf mois précédant le départ, le couple organise des réunions hebdomadaires pour expliquer aux enfants le concept du voyage et surtout pour les impliquer dans le projet. C'est ainsi que chacun d'eux choisit ‘son pays' qui fera désormais partie de l'itinéraire de la famille. Esteban opte pour le Japon, Justine choisit la Polynésie Française alors que Jade montre une préférence pour le Brésil. Les parents n'ont plus qu'à compléter la boucle en y incluant ‘leurs' destinations. On en arrive à 14 pays sur quatre continents que la famille compte parcourir en neuf mois.

Enfants guides, parents professeurs

"C'est difficile pour les enfants parce que nous sommes exigeants et c'est difficile pour nous parce que nous ne sommes pas patients», nous confie Anne-Laure qui est devenue, avec son mari, la prof privée de ses enfants pour la durée du voyage. Même si Jade et Esteban confirment que les parents sont devenus des pédagogues intransigeants, ils semblent bien comprendre la nécessité de travailler pendant ce voyage pour pouvoir reprendre les cours à leur retour à Paris.

Une fois les dictées écrites et les problèmes de math résolus, les rôles sont renversés. «Lors des visites, les enfants deviennent à tour de rôle guide, journaliste et historien. Ce sont eux qui sont en charge d'organiser les sorties, acheter les entrées et nous renseigner sur les attractions à visiter», explique le papa. Les parents s'en remettent aussi aux enfants quand il s'agit de parler une langue étrangère autre que l'anglais – notamment pour négocier les prix des taxis…

Les avantages d'un périple intercontinental

Lorsqu'on demande aux enfants ce que le tour du monde leur a apporté, Jade nous répond avec une franchise déconcertante qu'elle a été forcée de se remettre en question en voyant la pauvreté dans certains pays. «Et si moi j'étais à leur place?», se demande-t-elle. Justine et Esteban la rejoignent dans l'opinion que le voyage dans les contrées inconnues a aidé à renforcer les liens entre les sœurs et le frère. La maman, quant à elle, admet avoir cessé d'être une mère poule, évoquant comme exemple la participation récente de la famille à la Gay Pride de São Paulo. «On aurait jamais fait ça avant le voyage», reconnaît-elle. «On a appris à lâcher prise», confirme Jean-Baptiste.

En voyageant, les enfants ont la possibilité d'étudier de manière tangible des sujets qu'ils n'auraient appris qu'en théorie sur un banc d'école. Le fait qu'ils apprennent sur le terrain l'histoire du Japon, la géographie de la Nouvelle Zélande ou le système de caste indien nous semble le meilleur moyen d'apprendre à connaître le monde. En plus, en visitant des pays sur quatre continents, les enfants commencent à percevoir le monde comme un ensemble lié et interdépendant, plutôt qu'un endroit chaotique, composé de régions autonomes. Il nous semble qu'un tel apprentissage est une garantie d'une bonne dose d'empathie pour le reste de la vie.

Rien d'insurmontable

Anne Laure nous assure: «Du moment que toute la famille est d'accord pour faire un tour du monde, il n'y a rien d'insurmontable. Nous avons trois enfants, un chien, un chat et un poisson et nous y sommes quand même parvenus. Nous n'avons jamais eu peur parce que les enfants n'ont jamais eu peur. Ils se sont toujours bien adaptés aux douches froides, aux toilettes un peu bizarres et aux changements fréquents d'environnement. On s'attend à ce qu'ils osent dans quelques années un tour du monde sans leurs parents!»

Et vous, chers lecteurs, oseriez-vous une telle aventure nomade en famille?