De meilleurs dédommagements pour les policiers agressés

Le ministre de l'Intérieur Jan Jambon (N-VA) souhaite que les policiers qui sont victimes d'agressions graves soient mieux dédommagés.
par
Camille
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Au cours des derniers jours, plusieurs faits de violence à l'encontre d'agents ont été constatés, notamment à Anvers. Des agressions «inacceptables», selon le ministre de l'Intérieur Jan Jambon. Il entamera une concertation avec les syndicats sur la question des dédommagements des policiers blessés dans l'exercice de leur fonction juste après l'été.

Le ministre plaide depuis un certain temps pour une tolérance zéro à l'égard d'auteurs de tels faits. En plus d'une politique répressive, il est nécessaire de prévoir un meilleur accompagnement et une indemnité financière plus conséquente pour ces policiers, estime-t-il. Il travaille à l'élaboration d'un cadre réglementaire qui permettrait de mieux soutenir les agents dans cette situation.

Belga / L. Dieffembacq

Violences contre la police en baisse

En 2015, 803 faits de «coups et/ou blessures volontaires envers un agent ou officier» de police ont été enregistrés, soit moins que lors de l'année précédente où 924 faits avaient été relevés. La tendance à la baisse est constatée depuis plusieurs années déjà. En 2010 et 2011, 1.024 et 1.051 faits avaient respectivement été enregistrés, tandis qu'ils étaient 954 en 2012, 868 en 2013 et 924 en 2014. Les syndicats policiers notent toutefois que ces chiffres ne tiennent pas compte de toutes les agressions, les violences de moindre importance ayant parfois tendance à ne pas être rapportées par les policiers victimes.

Le syndicat policier SLFP salue toutefois la proposition du ministre, tout en jugeant que d'autres actions sont nécessaires (voir ci-dessous). Le syndicat reste toutefois prudent. «Nous avons déjà reçu tellement de promesses. Cette fois-ci, j'espère que cela changera réellement les choses», souligne Vincent Houssin, vice-président du syndicat libéral.

 

«Nous avons d'autres demandes»

L'annonce de Jan Jambon est bien accueillie par les policiers. Ces derniers ont toutefois d'autres revendications.

Jan Jambon a annoncé un meilleur dédommagement de policiers blessés. Pourquoi est-ce important?

«Il faut bien savoir ce que nous réclamions. Un policier blessé dans le cadre de sa mission, s'il a besoin de soins médicaux, est couvert par la mutuelle. Celle-ci rembourse… dans la limite des plafonds fixés par l'Inami. Or, du fait de nos missions, nous avons parfois à faire à des blessures qui demandent des soins importants. Je pense, par exemple, à un collègue qui a reçu un pavé dans la nuque lors d'une émeute. Il suit d'importants soins de revalidation, et il a fallu réaménager son appartement. Cela coûte très cher.»

Quelles sont vos autres demandes par rapports aux actes de violence?

«Le soutien psychologique et de la hiérarchie est essentiel. Il faut également analyser ce phénomène. Une enquête monte que seul 40% des violences sont déclarées. Le nombre réel de cas est donc plus important que ce que reflètent les chiffres officiels.»

Pourquoi certains actes ne sont-ils pas déclarés?

«De nombreux policiers ne se sentent pas assez soutenus par les magistrats. Les condamnations tardent à venir, cela prend des années… Alors on ne rédige pas toujours les PV. Face à cela, nous demandons des sanctions plus rapides, sans avoir à passer par le droit commun. Cette justice plus rapide doit évidemment rester une justice juste et efficace.»