Champs-Elysées: L'assaillant avait été convoqué par le renseignement

par
Belga
Temps de lecture 2 min.

L'auteur de l'attaque ratée lundi sur les Champs-Elysées à Paris avait évité deux convocations en mai des services français du renseignement intérieur, en invoquant "des raisons de santé", a-t-on appris mercredi de source proche du dossier. Une nouvelle convocation avait été envoyée à Adam Djaziri, fiché par la police pour radicalisation, mais il est passé à l'acte juste avant, a ajouté cette source.

L'homme de 31 ans a foncé avec sa voiture chargée de deux bonbonnes de gaz et d'armes sur un fourgon de gendarmes sur l'avenue la plus touristique de Paris, sans faire de victime. Il est mort peu après.

Titulaire d'une autorisation de détention d'armes dans le cadre de sa pratique du tir sportif, il avait demandé son renouvellement en novembre 2016 et l'avait obtenu auprès de la préfecture en 2017.

Alors que l'état d'urgence, instauré en France depuis les attentats de novembre 2015, permet de mener des perquisisions sur décision du préfet (et non de l'autorité judiciaire), cela n'avait pas été décidé à son encontre. Les services ne disposaient pas "de raisons sérieuses" de penser que le comportement de Djaziri constituait "une menace pour la sécurité et l'ordre publics", selon cette source.

Au lendemain de l'attentat raté, la question du suivi des fichés "S" (pour Sûreté de l'Etat), qui avait donné lieu à un débat nourri pendant la campagne présidentielle, s'est à nouveau posée, le Premier ministre affirmant qu'il n'était pas satisfaisant qu'un individu suivi par les services soit titulaire d'une autorisation de détention d'armes.

Ce débat intervient alors qu'un projet de loi antiterroriste doit être présenté cette semaine en Conseil des ministres, pour prendre le relais de l'état d'urgence.

L'exécutif entend confier de manière permanente aux préfets et au ministre de l'Intérieur le pouvoir d'assigner des individus dans un "périmètre géographique déterminé", et de perquisitionner de jour comme de nuit.

Adam Djaziri avait été fiché en 2015 sur la base d'un signalement turc de sa présence à la frontière gréco-turque. La Turquie est un pays connu pour être une voie d'accès privilégiée des jihadistes européens vers la Syrie.

Par ailleurs, la Tunisie l'avait signalé à Interpol suite à un séjour en 2013 au cours duquel il avait été en contact avec la mouvance djihadiste.

source: Belga