[Récit] Acte terroriste à Bruxelles-Central : la rédaction de Metro a dû être évacuée

La rédaction de Metro a vécu de près les événements qui se sont déroulés hier soir à la Gare centrale de Bruxelles.
par
ThomasW
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Les bureaux de Metro sont situés dans la Galerie Ravenstein, à quelques mètres de la gare de Bruxelles-Central. Mardi soir, aux alentours de 20h45, à un peu plus d'une heure du bouclage du journal, nous étions une poignée d'employés au bureau. Loin d'imaginer la soirée que nous allions vivre.

Nous n'étions qu'à une dizaine de mètres de l'endroit où le suspect venait de se faire abattre dans la gare, mais c'est via les réseaux sociaux que nous avons été alertés que quelque chose était en train de se produire. Beaucoup de rumeurs circulaient sur Twitter. Pour avoir une idée de la situation, je suis descendu à l'entrée du bureau. La Galerie était vide mais la tension intense. La rue de la Chapelle était bouclée et des dizaines de policiers étaient postés à l'entrée de la gare. Je suis immédiatement remonté pour regrouper les premières informations et mettre le site Metrotime.be à jour.

Entre les collègues et les proches inquiets, mon téléphone n'arrête pas de sonner. Pourtant, il faut s'organiser pour mettre le site internet et le journal à jour. Vers 21h30, un homme vient frapper violemment à la porte de l'entrée. Il s'agit d'un agent de la sécurité qui nous demande d'évacuer immédiatement les lieux. C'est le branle-bas de combat, nous faisons nos sacs dans la précipitation tout en appelant les collègues en leur demandant de prendre la relève depuis leur domicile.

Quelques minutes plus tard, nous nous retrouvons dans une Galerie Ravenstein complètement déserte, où les rideaux en fer sont fermés de chaque côté. Un agent de la sécurité nous fait sortir par l'arrière de la Galerie. A l'extérieur, des militaires surveillent les lieux et l'hélicoptère de la police survole la zone. Dans ce moment de tension, une scène insolite redonne le sourire aux quelques passants qui sont présents. A des années-lumière de cette agitation, à quelques mètres d'un groupe de militaires en arme, une maman canard traverse la rue suivie d'une ribambelle de canetons.

Il est 22h. Plus aucun train ne circule à Bruxelles. Je pars donc à la recherche d'un hôtel. La tâche s'annonçait ardue, finalement ce fut mission impossible. En quelques minutes, tous les hôtels bruxellois ont affiché complet. Mais la solidarité s'organise. Une réceptionniste de l'hôtel Novotel près de la place Saint-Catherine décide de m'aider en appelant d'autres hôtels, mais aucun n'a de chambre de libre.

Finalement, vers 23h15, la collègue avec qui j'ai partagé ces moments de tension revient à mon secours et m'accueille chez elle. Après une courte nuit dans son salon, je retourne au bureau pour commencer une journée normale. A quelques minutes près, j'aurais pu me retrouver nez à nez avec un fou qui voulait se faire exploser dans la gare. Grâce à la présence des militaires, le pire a été évité et la vie reprend déjà son cours à Bruxelles.