Les nouveaux arrivants offrent de nombreuses opportunités aux employeurs

La crise des réfugiés place notre société face à un certain nombre de défis corsés, mais offre aussi des opportunités. C'est ainsi que les nouveaux arrivants peuvent venir combler des métiers en pénurie, souvent dotés d'un profil technique. La Fédération des Entreprises de Belgique (FEB) a publié un guide pratique afin d'inciter les employeurs à engager des réfugiés.
par
Marketing
Temps de lecture 3 min.

Fedasil accueille actuellement 23.000 demandeurs d'asile dans ses centres. Plusieurs milliers d'entre eux seront reconnus et resteront dans notre pays pour y vivre et y travailler. Mais ce dernier point est tout sauf évident. «Même si tous les réfugiés ne sont pas des travailleurs qualifiés et que les différences culturelles paraissent parfois difficilement surmontables, cela vaut la peine d'envisager des possibilités de formation et d'emploi», explique Pieter Timmermans, administrateur délégué de la FEB. «Avec notre guide pratique, nous essayons aussi d'apporter notre pierre à l'édifice.»

Une analyse de l'Universiteit Antwerpen indique que les demandeurs d'asile trouvent plus difficilement leur chemin sur le marché du travail, comparé aux autres groupes d'immigrés. La connaissance des langues, le logement et la reconnaissance d'un diplôme étranger constituent les plus grandes pierres d'achoppement.

Les réfugiés ont beaucoup à offrir à notre économie. Les employeurs ne trouvent pas suffisamment de candidats pour les métiers en pénurie et c'est là que les nouveaux Belges peuvent jouer un rôle clé. Il s'agit souvent aussi de profils techniques, comme des dessinateurs industriels, des mécaniciens d'entretien, des soudeurs, des collaborateurs technico-administratifs... «Il règne aujourd'hui une grande disparité sur le marché du travail. Il y a énormément de postes vacants qu'on n'arrive pas à pourvoir. Si nous ne nous y attelons pas, nous allons évoluer d'une économie de croissance à une économie de pénurie», ajoute Pieter Timmermans. «Inclure les nouveaux arrivants permet d'augmenter le réservoir de personnel potentiel.»

Certains employeurs ont déjà franchi le pas, comme l'entreprise métallurgique Laborex. «Il n'est pas toujours facile de trouver le personnel adéquat dans la région», explique Hugo Geuens, responsable RH. «Nous collaborons étroitement avec le VDAB qui nous propose régulièrement des stagiaires pour travailler chez nous comme soudeurs. L'un de ces candidats était un réfugié syrien, Khajik.»

En choisissant un nouvel arrivant, un employeur se heurte bien évidemment aussi à des problèmes. «Le plus grand défi a été la barrière de la langue. Nous avons pour ce faire loué les services d'un coach linguistique. Khajik est ici depuis 2011 et savait déjà pas mal se débrouiller en néerlandais, mais pas dans le dialecte de la région», poursuit Geuens. «Les cadres ont aussi reçu une formation afin d'apprendre à se comporter avec des personnes qui ne parlent pas votre langue, à poser des questions ouvertes et des questions directes, à répéter certains mots. Pour nous, le plus important est l'attitude des collaborateurs, leur motivation, leur sociabilité. Les compétences techniques, c'est nous et le VDAB qui les leur apprenons.»