«Il faut revoir la fiscalité sur l'épargne»

Test Achat sonde les consommateurs sur une éventuelle révision de l'avantage fiscal concernant l'épargne. «Il est nécessaire de revoir les règles actuelles», constate Nicolas Claeys, coordinateur de Test Achat Invest.
par
Camille
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Pourquoi revoir les règles de l'avantage fiscal portant sur l'épargne?

«Actuellement, l'épargnant est exempté de précompte mobilier sur les premiers 1.880 € d'intérêts. Cette exonération a été mise en place pour inciter les citoyens à se constituer une réserve afin de faire face à un éventuel coup dur. Mais aujourd'hui, vu les taux d'intérêt des comptes épargne, il faudrait avoir plus de 4 millions € sur son compte avant de devoir s'acquitter du précompte mobilier. À ce niveau-là, ce n'est plus de l'épargne pour faire face à un imprévu, c'est un avantage pour épargnants fortunés.»

En quoi cette situation pose-t-elle problème?

«Il y a environ 250 milliards € sur les comptes épargne. Pourtant, ces comptes ne rapportent plus rien. Les taux d'intérêt sont proches de 0%. Et si on tient compte de l'inflation, l'épargnant se fait grignoter son capital petit à petit. C'est d'autant plus problématique que pendant ce temps, les banques prêtent cet argent, via des prêts hypothécaires. Cela leur permet de dégager une marge d'intérêts qui reste favorable. L'État s'y retrouve aussi, puisque l'argent déposé par l'épargnant est taxé via les banques. Au final, l'épargnant est le dindon de la farce.»

Quelle solution proposez-vous?

«La situation actuelle de taux bas va durer, et il faut agir. Nous sondons les épargnants afin de savoir quelle option leur conviendrait. Une des pistes que nous proposons est de réorienter une partie de l'exonération fiscale du précompte mobilier qui porte sur l'épargne vers d'autres formes de placement. L'exonération pourrait concerner 25.000 € d'épargne par personne, soit 50.000 € pour un couple. Et de nouvelles exonérations seraient créées.»

Sur quels produits?

«La fiscalité est un sujet sensible, il faut donc en discuter. Mais on peut imaginer exonérer partiellement certains placements de bon père de famille. Par exemple les bons de caisse, des portefeuilles d'action diversifiés et à long terme… Cela apporterait une réponse au problème actuel où l'épargnant voit son capital grignoté année après année par l'inflation.»