Les dessous du Cirque du Soleil

Rien ne le prédestinait à un tel avenir. Alors que 73 personnes travaillaient pour lui à ses débuts en 1984, le Cirque du Soleil compte aujourd'hui 5.000 employés (2.000 rien que pour le siège social international situé à Montréal) dont 1.300 artistes et cent corps de métiers différents. Des spectacles déjà applaudis par 180 millions de personnes à travers plus de 400 villes et une soixantaine de pays dans le monde. Cette année, 18 shows différents sillonneront la planète à leur rencontre.
par
Nicolas
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La création d'un spectacle n'est pas chose simple. «Au Cirque du Soleil, ça prend en principe deux ans, du moment où l'idée est conçue. Cela peut partir d'un thème, d'un directeur avec lequel le cirque veut travailler ou encore d'un numéro acrobatique qu'ils veulent vraiment mettre en valeur», explique Neelanthi Vadivel, directrice artistique de «Totem», la nouvelle création à découvrir dès le 31 août à Bruxelles. «À partir de ce moment-là, ils bâtissent leur équipe créative en embauchant un directeur de création, un chorégraphe, un compositeur et un designer scénique» pour débuter le travail de création qui durera environ une année.

«C'est après cela qu'ils commencent alors à travailler avec les artistes, qu'ils choisissent les numéros qu'ils veulent mettre en valeur, qu'ils commencent à composer la musique et à mettre des échantillons de costumes ensemble», continue-t-elle.

Le choix des artistes

C'est à Montréal que les artistes sont sélectionnés pour rejoindre cette grande famille. Une fois choisis, ils se rendent au Studio du siège social international afin d'être formés et de rejoindre l'un ou l'autre spectacle comme c'est le cas pour «Totem». «Si un artiste quitte ma troupe je leur fais part du profil dont j'ai besoin. Ils vont alors chercher les cinq-six personnes qu'ils pensent être les plus intéressantes pour moi», explique Neelanthi Vadivel qui fera ensuite sa propre sélection pour compléter son équipe.

 

Après une vie en tournée à travers le monde, les artistes généralistes restent environ trois à quatre ans sur un spectacle avant de se tourner vers autre chose nous confie la directrice artistique. «Les généralistes peuvent aller travailler sur un autre spectacle du Cirque du Soleil. Si c'est quelqu'un de très très spécifique qui n'a pas d'autres rôles ailleurs, il peut rester plus longtemps. Mais on a aussi des artistes qui peuvent passer 20 ans sur un spectacle par exemple», ajoute-t-elle.

Si leur vient l'envie de changer de vie et de se réorienter, les artistes peuvent d'ailleurs profiter du programme de transition de carrière ‘Crossroads', mis en place par le Cirque du Soleil.

À l'international

Alors que plus de 50 nationalités sont représentées au sein de l'entreprise, parmi lesquelles 25 langues différentes sont parlées, le Cirque du Soleil fait en sorte d'adapter son spectacle de manière à le rendre accessible aux quatre coins du monde. «Il y a beaucoup de spectacles qui parlent dans des langages imaginaires. Les mimes, clowns et danseurs permettent de faire passer les mêmes messages sans parler», détaille Neelanthi Vadival. «Sur Totem on a un artiste qui joue le touriste italien donc c'est clair qu'il parle l'italien mais on ajoute quand même quelques phrases en anglais. Au Japon, par contre, il les a faites en japonais pour que cela soit plus intéressant pour le public qui est ici. Il essaie de trouver des références locales en cherchant des noms d'artistes ou des blagues japonaises et ça passe très bien».

Un système qui a su s'adapter à ses spectateurs et à son époque puisque depuis 1992, le Cirque du Soleil ne reçoit plus aucune subvention gouvernementale ou privée pour ses opérations.

«Totem» du 31 août au 8 octobre à Brussels Expo.

Laura Sengler