Deux alpinistes à la conquête d'une paroi méconnue
Le Shishapangma a été gravi pour la première fois en 1964. C'était alors le dernier des «8.000» encore indompté. Le flanc sud de la montagne a été ouvert en 1982 seulement. Hervé Barmasse et David Göttler souhaitaient ouvrir une nouvelle voie sur cette paroi méconnue. Afin de se préparer mentalement et physiquement à ce défi, ils se sont exercés pendant plusieurs mois en pratiquant de l'escalade alpine et glaciaire, du trail et du fitness. Les athlètes se sont en outre acclimatés pendant deux semaines à Khumbu (Népal). Ils ont vécu et se sont entraînés à 4 700 mètres d'altitude, notamment en faisant du trail et de l'ascension rapide jusqu'à 6 100 mètres d'altitude. L'objectif était de mener l'expédition à son terme aussi vite que possible.
Un alpinisme à l'ancienne
«Des voies de qualité et jamais gravies à plus de 8 000 mètres d'altitude sont rares aujourd'hui. C'est le rêve de tout alpiniste d'en trouver une et de l'ouvrir», note David Göttler. «Cette voie est très technique mais reste claire et permet d'arriver au sommet presque en ligne droite. À cela s'ajoute que le flanc sud du Shishapangma n'est pas souvent gravi et que nous serons probablement seuls. De nos jours, il est très rare d'être seuls en duo sur une montagne de plus de 8.000 mètres d'altitude. Nous avons vraiment l'impression de remonter le temps et de revenir à la manière dont les montagnes étaient escaladées jadis.»
Ils ont toutefois dû renoncer à quelques mètres du sommet. Les deux alpinistes ne pouvaient compter que sur une fenêtre météo réduit, de 24h. Partis de 5.900 m d'altitude, ils sont parvenus à plus de 7.900 m, avec le sommet en vue. Mais le risque d'avalanche les a obligés à rebrousser chemins à quelques mètres de leur objectif.
Les conditions météo actuelles ne permettent pas d'envisager une nouvelle ascension. L'idée d'ouvrir une nouvelle voie sur la face sud du Shishapangma est donc reportée à une prochaine expédition.