Metro Travel Stories: Première semaine: Rio – Quilombo – São Paulo

Nous sommes Camila et Seba. Il y a quelques mois, nous avons décidé de partir à l'aventure. Un voyage incroyable que nous voulons partager avec toi chaque semaine! Que l'aventure commence…
par
Marketing
Temps de lecture 3 min.

Premier point de chute: une chute d'eau…

Adieu Rio, nous allons à São Paulo, mais d'abord… une halte dans la région de Conservatoria! C'est un village posé dans une vallée de la région montagneuse de l'état de Rio de Janeiro. En descendant du bus, nous ressentons un vrai froid d'automne qui nous rappelle celui du plat pays. Le beau temps tropical de Rio semble irrévocablement parti. Une fois arrivés à São Paulo, nous devrons même nous approvisionner en vêtements et chaussures adéquats pour affronter l'hiver bolivien. Le village semble avoir plus d'hôtels que de maisons. Quelques habitants nous confirment qu'il s'agit d'une localité à vocation touristique avec une pittoresque cachoeira, une chute d'eau qui servait jadis de lieu de culte à des peuples indigènes de cette région. Evandro, un aimable résident de Conservatoria propose de nous emmener sur le site de la cascade après avoir compris qu'on ne voyageait pas en mode ‘hôtel'. «C'est parfait pour le camping, personne ne va vous déranger», nous rassure-t-il. «Et si vous avez besoin de quoi que ce soit, voilà ma maison!».

Les Brésiliens sont un peuple hospitalier et chaleureux et leur cordialité augmente à mesure qu'on s'éloigne des grands centres urbains.

Notre site de camping est, en effet, parfait. Sous un ciel étoilé, la chute d'eau nous offre un accompagnement sonore rêvé pour une première nuit de voyage.

Le quilombo

Le matin, nous rencontrons un groupe de Brésiliens venus faire de la musique au bord de la cascade. On remarque qu'ils ont un atabaque – un des premiers instruments de percussion emmenés au Brésil par les esclaves africains – et en concluons que leur destination d'aujourd'hui doit être la même que la nôtre. Bingo! Le temps de replier la tente, nous nous retrouvons dans une voiture parcourant une route sinueuse menant au quilombo. Les quilombos sont, à l'origine, des communautés d'esclaves ayant fui des plantations. Ils y vivaient souvent en autarcie, produisant assez de fruits, manioc, canne à sucre et haricots pour subvenir aux besoins de la communauté. L'esclavage a été aboli au Brésil il y a presque 130 ans, mais un bon nombre de quilombos ont subsité jusqu'à ce jour, certains devenant d'importants centres de promotion d'héritage afro-brésilien.

C'est le cas du quilombo de São José da Serra dont les 97 habitants organisent aujourd'hui leur grande fête annuelle. À peine arrivés sur le site camping -occupé déjà par une bonne centaine de tentes-, nous sommes accueillis par des hommes et des femmes dansant allègrement le jongo, une danse afro-brésilienne provenant du Sud-Est du pays. Autour d'eux, une foule chante une série de questions-réponses au rythme de caxambu (un tambour traditionnel). Ils nous invitent à les rejoindre. Quelqu'un demande notre origine et nous assure immédiatement qu'on fait partie de la famille. La célébration dure 24 heures. Nous essayons de profiter de chaque minute de la fête, conscients de la magie de cet endroit. Le jongo, le forro et la samba sont joués, dansés et chantés dans les quatre coins de cette communauté qui reste silencieuse pendant le reste de l'année.

L'électricité n'y est parvenue qu'il y a dix ans alors que les compagnies de télécoms n'ont toujours pas daigné y faire leur apparition. Tant mieux: les emails avec des promotions de vente, les photos de plats placées par nos amis sur Instagram et des quiz Facebook de type ‘quel héros de dessin animé suis-je' peuvent attendre jusqu'à notre retour à la ‘civilisation'. En attendant, les quilombolas sont nos héros.

La culmination des célébrations a lieu pendant la nuit autour d'un feu haut de deux mètres. Les deux anciens de la communauté, une femme et un homme, initient un chant dont les paroles font référence à la nature et à la vie quotidienne de la communauté. Nous chantons avec eux, magnétisés par le rythme, le feu et la pleine lune surgissant au-dessus du village.

Sans transition

Le lendemain un bus nous emmène à São Paulo. La transition entre le village perdu au milieu des montagnes et la plus grande mégalopole de l'hémisphère Sud pourrait difficilement être plus radicale. Le trafic intense, la commotion dans les rues et l'omniprésence des gratte-ciel nous signalent que nous sommes bien arrivés dans la plus chaotique, la plus peuplée et la plus riche ville du Brésil et de l'Amérique du Sud. Capitale culturelle du pays, São Paulo (ou Sampa pour les locaux) organise une fois par an la ‘Virada Cultural', un marathon culturel de vingt-quatre heures offrant un programme impressionnant d'expositions, de spectacles et de concerts gratuits ou à bas prix.

Nous décidons donc de visiter la ville en nous submergeant dans son univers culturel, convaincus qu'il n'existe pas un bon ou un mauvais moyen d'explorer une jungle urbaine abritant vingt millions de personnes. Notre choix s'avère réussi. En quelques heures de notre ‘virée culturelle', le métro a cessé de nous paraître un monstre indomptable, nous avons développé un bon sens de l'orientation et avons même fait des amis paulistes qui ont proposé d'être nos guides. Nous devenons peu à peu des Paulistanos…


Camila & Seba

Camila vient du nord-est brésilien. Seba est un Belge né dans le nord-est polonais. Nous nous sommes rencontrés il y a deux ans à Bruxelles. L'été dernier nous avons décidé d'aller vivre une aventure sous les tropiques avec une idée en tête: apprendre à raconter des histoires à travers l'objectif de notre appareil photo. N'hésite pas de nous rendre visite sur www.videografreaks.com.

Até logo!


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Photos: Videografreaks